Maison de Maia et Oberon

Il se leva lorsque celle ci le tirait par la manche afin qu'ils aillent dans leur nouveau logis. Il regrettaait un peu son anciens logis des forges, mais maia semblait si heureuse. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et son insouciance, et cela importait beaucoup pour le semi démon. Il se laissa tirer vers la maison de bois et de pierre. Elle était modeste, on voyait les poutres apparentes sur le plafond des pièces et les murs étaient simplement blanchis à la chaux. Quelques meubles et coffres avaient été installés, mais le décors faisait tout de même dépouillé. Un petit escalier en bois menait vers l'étage supérieur.

Maia en entrant rayonnait de bonheur.

"Elle te plait tant que ça notre petite maison ?"

dit il, le sourire aux lèvres. Il s'avança et l'attrapa par la taille, avant de l'enlacer.

Elle se laissa enlacer et passa ses bras autour du cou du démon.

"Oui, parce que comme tu le dis c'est "notre" maison..."

Elle se tut un instant. C'est vrai, ce n'était pas un palace. Mais c'était énorme par rapport à ce qu'elle avait pu avoir avant.

"En plus le village avance bien, on est heureux ! Que demander de plus !?"

Elle resta dans ses bras, l'embrassa un instant et le regarda sans rien dire en souriant, perdue dans tous ces projets qui réussissaient.

"Je suis tellement heureuse..." murmura-t-elle à l'oreille d'Oberon.

Il passa la main le long de sa joue et déposa un doux baiser sur ses lèvres. Puis jetta un coup d'oeil alentours.

"Je ferais importer des meubles de Westen, si tu veux. As tu déjà installé tes petites affaires ?"

Il l'entraina vers l'étage, pour aller voir ce qu'il en était de la chambre et des affaires qu'il avait ramené des forges lui aussi.

A l'étage se trouvait une grande chambre, munie d'un semblant de lit pour deux personnes et d'une table avec un coffre ou deux. Une autre petite chambre, vide, était aussi présente, ainsi qu'une petite salle d'eau.

"Des meubles, à quoi celà peut-il servir, nous n'avons pas grand-chose. Il faudrait des habitants, des artisans, commerçants pour ces meubles."

Ils allèrent à l'étage. Il n'avait pas tord, des meubles aurait agrémenté les pièces. Il y avait également une pièce en trop, mais celà ne dérangeait en aucun cas la petite fée.

"Il faudrait un lit, plus confortable, et une armoire, pour mettre tout ce que tu m'as offert, et toutes nos affaires. Et en bas, de quoi faire un petit salon, pour recevoir, non ?"

Elle sourit.

"Et on mettrait quoi dans la pièce d'à côté, elle est vide, et je doute que ça puisse servir de chambre d'ami, le village ne sera pas si grand que ça..."

"La pièce peut être utile, pense que l'on ne sera pas toujours deux sous ce toit. Enfin, à moins que tu ne veuilles pas."

Il passa ses bras autours des épaules de Maia.

"Sinon, on importera des meubles et des affaires pour toi." ^^

Elle se retourna néanmoins vers lui, le fixant dans les yeux. Apparemment, elle se demandait ce qu'il voulait dire par le fait que la pièce leur serait utile.

En fait elle pensait avoir compris. C'est juste qu'elle n'osait pas vraiment croire que c'était ce qu'il voulait dire.

"Attends, attends, ne change pas de sujet si vite... Ca veut dire quoi "pas toujours deux" ?"

Elle resta interloquée, il parlait bien d'enfant là ? Elle ne se trompait pas ? Si ?
Enfin, en même temps, il fallait déjà qu'ils aillent plus loin tout les deux. Elle n'avait jamais vraiment accepté qu'il aille plus loin avec elle. Non pas qu'elle trouvait celà dégoutant... quoique... Mais c'était surtout qu'elle avait un peu... peur. Il avait déjà beacoup de femme derrière lui, alors que c'était sa première fois. Et puis les tentatives de viol et ce qu'elle en avait vu la terrorisait, même si elle savait bien que jamais Oberon ne ferait ça avec elle.
En plus elle savait aussi qu'elle décevrait le démon. Et c'était la dernière chose qu'elle voulait.

"Hé bien, ça veut dire qu'on fondera peut être une famille un de ces jours. Mais bon si tu ne veux pas..."

Il savait bien qu'elle n'était pas prete à aller plus loin avec lui, alors parler de fonder une famille... Parfois ce qu'il pouvait être idiot! Il lui faisait peut être peur ? C'était compréhensible, aprés avoir vu ce qu'elle avais vu de sa personnalité.

"Enfin, oublies tout ça, c'est pas vraiment important."

"Si c'est important, bien sur que ça l'est ! Et cette famille on l'aura, nombreuse ou pas, comme tu voudras..."

Elle marqua une pause.

"C'est juste qu'il faudrait... Sauter le pas... Et ça me fait peur..."

Elle se serra dans ses bras.

"Tu sais, ce n'est pas de toi que j'ai peur, ou de ton côté démoniaque. Je l'accepte, tu le sais. C'est juste que... Tu es le premier et que ça me fait peur, voilà tout."

Elle ne s'exprimait pas très bien, mais était on ne peut plus sincère. Elle n'avait pas l'habitude d'être prude, mais ce sujet était un peu tabou pour elle.

Il sursauta un peu lorsqu'elle lui affirma qu'ils fonderaient une famille. Elle semblait bien sur d'elle en cet instant. Puis elle se fit plus petite, plus incertaine et se blottit dans ses bras. Il soupira.

"Je ne te forcerais pas a quoi que se soit, et j'accepte le fait que tu ai peur ou ne te sente pas prète pour ça."

Il la pris dans ses bras et l'emmena vers leur lit improvisé.

"Cela ne t'empeche pas de dormir à mes côtés." ^^

Ils allèrent se coucher.
Elle ne s'endormit pas, touchée par les mots d'Oberon. Ainsi il voulait vraiment fonder une famille avec elle ?
Elle s'imagina un instant entourée d'enfants. Celà la fit sourire.
Elle se blottit dans les bras d'Oberon. Elle avait peur. Et si malgré l'amour qu'ils se portaient, il ne tenait pas ? Et s'il la quittait pour une femme plus consentante ?
Elle se tourna vers le démon et l'embrassa.
Qu'il la quitte était la dernière chose au monde qui devait se produire. Que deviendrait-elle sans lui ?
Elle le regarda dans les yeux, décidée.

"Oberon, je..."

Tant qu'à faire ça allait arriver, alors autant que ça soit le plus tot possible non ? Qu'elle ait le temps de s'en remettre...
Elle l'embrassa encore, et passa sur lui. Elle espérait qu'il comprenne sans qu'elle ait de mot à mettre sur ses attentions.

Elle voulut lui dire quelque chose, puis l'embrassa et passa sur lui.

"Maia ?"

Il croyais comprendre ce qu'elle voulait faire, mais elle venait de lui dire que tout cela lui faisait peur, qu'elle n'était pas prete...

Il se redressa en position assise et passa ses bras autours d'elle.

"Tu es sure de toi ?"

"Chut, oui je le suis..."

Elle ne l'était pas tant que ça, mais elle savait qu'elle pouvait tout arrêter quand elle voulait, si ça n'allait pas.
Elle prit son visage dans ses mains et l'embrassa.

"S'il te plait, fais juste attention..."

Elle lui lança un petit sourire et repoussa le démon en position allongée.

Il lui souria à son tour. Ses mains glissèrent le long de la jeune femme, puis s'immiscèrent entre le tissu de sa robe et sa peau, défaisant doucement la tenue qu'elle portait. Il caressa sa poitrine dénudé avec douceur et tendresse, puis aida la jeune femme à défaire sa propre chemise. Il prenait son temps, allant doucement afin de ne pas la brusquer. Il l'embrassa a nouveau, lui murmurant un "je t'aime" à l'oreille.

Elle lui sourit, lui répondant par un "je t'aime aussi". La simplicité du moment lui était des plus agréable. La douceur aussi, il la ménageait, celà la rassurait. Un temps passa en caresse et en câlin.
Puis vint le moment qui lui faisait le plus peur, celui où il allait entrer en elle. Elle avait passé une main dans son dos, l'autre tenait la main du démon. Elle la serra, pas spécialement rassurée. Elle ferma les yeux. Il la pénétra, la douleur fut vive, mais fugace, vite remplacée par le plaisir.
Maintenant elle ne pensait plus à rien, juste à leur sentiment, ils étaient liés et pour la première fois ils s'exprimaient avec leur corps. Il lui demanda si elle allait bien, elle aquieça d'un sourire.
Toute ces nouvelles sensations qu'elle découvrait à présent, tout ça d'un coup.
Légèrement essouflée, elle se blottit dans les bras du démon. Une larme coula le long de sa joue, marquant une profonde émotion.

"Je t'aime tellement..."

D'un regard et d'un sourire et le remercia pour sa patience et sa douceur.



Le temps passa encore, les maisons se construirent et une fête fut organisée pour la dixième.
Ils avaient offert l'une d'elle à Nolenn, et avaient proposé à certain marin de rester avec eux, pour vivre dans le village.
L'ambiance était bonne, la musique et les chants montaient du camp, Maia revenait essouflée auprès d'Oberon après avoir dansé une gigue avec un marin, qui avait d'ailleurs eu les mains un peu baladeuses. Il fallait dire aussi qu'il avait un peu bu.
Celà n'avait pas dérangé Maia pour autant, tout le monde ici savait qu'elle apartenait à Oberon.
Elle se glissa dans ses bras et lui déposa un baiser sur la joue.

"Ca va ? Tout se passe bien ?" ^^

Durant cette petite fête, il était resté un peu à l'écart du groupe de danseurs, parlant avec d'autres personnes ne voulant pas se risquer dans la gigue endiablée. Il parlait de tout et de rien, du temps des travaux, de ses annonces envoyée aux quatres coins du monde pour trouver du personnel compétant, de certaines commandes qu'il s'efforçait de remplir du mieux qu'il pouvait. Maia avait finit sa gigue et vint se blottir dans ses bras, manquant presque de renverser la choppe de bière qu'il s'était approprié.

"Tout se passe bien ici. Et toi tu t'amuses bien ?"

Il se doutait de sa réponse à la voir rayonner ainsi.

"Oui, comme une folle."

Elle lui lança un grand sourire.

"Dis, tu veux bien danser avec moi s'il te plait ? Juste une danse. En plus la fête va bientôt terminer."

Elle lui lança un regard du genre auquel on ne peut pas résister et déjà une musique plus douce arriva. Il n'y avait pas beaucoup de couple, même si quelques femmes de marins étaient venues de Westen. Elles y resteraient pour y vivre.
La fée se leva tirant le démon par le bras.
Après la fête ils rentreraient chez eux. Elle avait de nouvelles idées pour le village, elle voulait lui en faire part le plus vite possible.

Il eut à paine le temps de poser sa bière qu'elle l'entraina sur la piste de danse. La musique était plus calme, aussi se drébouilla-t-il avec une valse. Il fit danser Maia durant un bon moment, savourant cet instant qui semblait n'appartenir qu'à eux seuls. La musique cessa et il ne résista pas à l'envie de l'embrasser.

Alors qu'ils sortaient de la piste, il lui glissa à l'oreille :

"Et si on rentrait ?"

Il enchaina sur un baiser à la base de son coup, chatouillant de ce fait la jeune femme et l'entrainna plus loin, vers leur petite maison.

Elle rit doucement et le suivit vers leur maison.
Ils rentrèrent et parlèrent un instant.
Un court silence s'installa, vite interrompu par Maia.

"Et si on se mariait ?"

La question fut très soudaine malgré le fait qu'elle y avait beaucoup pensé.
Un autre silence s'en suivit.
Elle enchaina.

"Je trouve que ça serait mieux pour les enfants non ?"

Elle regarda Oberon, elle avait l'air d'une enfant qui cherchait une excuse à ce qu'elle venait de dire. Comme si elle avait sortit une énormité.

Oberon fut d'abord surpris par la question, celle ci venait d'être lâchée par Maïa comme ça, sans préavis. Puis voyant l'air enfantin qu'arborait la petite fée, il ne put réprimer son rire.

"Ainsi tu me demandes en mariage Maïa ?"

Il affichait un sourire amusé.

"Ne serais ce pas plutôt à moi de te faire une telle demande ?"

Il la prit dans ses bras et l'embrassa doucement.

"Ce serais mieux en effet pour les enfants, mais je préférerais attendre que le village soit finis."

"Ainsi tu me demandes en mariage Maïa ?"
"Euh... oui."
"Ne serais ce pas plutôt à moi de te faire une telle demande ?"
"Qu'est-ce que ça change !? On est des originaux non ? Regarde, on construit un villagte de toute pièce, on est complètement différents et on s'aime, on est heureux avec presque rien ! Qu'est-ce que ça peut faire que ça soit moi qui te demande ? Le principal, c'est la réponse non ?"

Elle avait dit tout ça avec un grand sourire.

"Bien sur on attendra que le village soit terminé, mais ça va aller très vite, ce n'est qu'une affaire de semaine, plus les gens viendront nombreux, plus ça sera rapide..."

Elle eut un demi-sourire amusé.

"Et puis il faut que tu te prépares à passer le reste de ta vie avec moi, alors autant le dire le plus tôt possible ! Il faut que tu t'y fasses !"

Elle passa ses bras autour du cou démon et l'embrassa à son tour.

Il se laissa embrasser, pus répondit :

"Hé bien, dans ce cas, veux tu m'épouser Maia ?"

Il pris une pose théâtrale et lui laissa le temps de répondre. Quand elle eut donné sa réponse, il se redressa et la prit par la taille.

"Tu arriveras à me supporter durant le reste de nos vies ?"

Il employé un ton badin et un grand sourire illuminait son visage, car il savait qu'elle ne resterait pas sans réagir.

Elle se mit à rire.

"Oui, bien sûr, si je te le demande."
"Tu arriveras à me supporter durant le reste de nos vies ?"
"Mmmh, ça c'est pas sûr !"

Elle prit un air tout aussi enjoué.

"Le plus dur sera pour toi, est-ce que tu tiendras toi ? C'est long une vie..."

Elle recommença de l'embrasser et ajouta:

"Espèce d'idiot, comment peux-tu croire que je pourrais être heureuse sans toi maintenant."


Les jours et les semaines passèrent. Le village se construisait petit à petit, les gens venant pour y habiter étaient de plus en plus nombreux.
Le village était terminé. Le temps était très rempli pour le couple, qui trouvait tout de même le temps de n'être qu'à deux.
Ils essayaient d'avoir un enfant, et malheureusement rien n'arrivait.
Les habitudes du village étaient mises en place, tout se passait bien. La fête de l'inauguration s'était très bien déroulée, tout allait pour le mieux dans ce nouveau petit paradis.
Celà fait donc deux ans que la fête pour les dix maisons s'est produite.



Ce matin-là, Maia se leva plus tôt que d'habitude. Elle n'avait pas dormi de la nuit. Oberon dormait encore. Elle descendit et s'assit à la table de la petite cuisine. Là elle ne retint plus ses larmes.

Oberon avait passé une bonne nuit. Alors que le soleil perçait à peine derrière les montagnes, il se retourna, tendant un bras à la recherche de Maïa. Il ouvrit les yeux sentant son absence.

"Maïa ?"

Pas de réponse. Il se redressa et d'un bref regard fit le tour de la pièce. Elle n'était pas là. Il se leva donc et enfila rapidement un pantalon. Il descendit le petit escalier de bois et là, il la trouva en train de pleurer en silence dans la cuisine. Il hésita à faire savoir sa présence. Il savait qu'elle avait en horreur qu'il la surprenne en pleurs. Il retourna donc dans le couloir et cette fois, fit plus de bruit pour annoncer sa présence.

"Bonjour mon petit papillon."

Il se dirigea droit vers elle et déposa un baiser sur ses cheveux.

"Tu es bien matinale aujourd'hui, il fait à peine jour. Ça ne va pas ?"

Il s'assit en face d'elle et la regarda d'un air inquiet, elle semblait fatiguée.

Quand elle l'entendit arriver, elle retint immédiatement ses pleurs. Elle savait bien qu'il l'avait vue, mais elle préférait faire ainsi.

"Bonjour..."

Elle fit un grand faux sourire. Elle savait qu'il n'y croirait pas.

"Tu es bien matinale aujourd'hui, il fait à peine jour. Ça ne va pas ?"
"Je n'ai pas dormi de la nuit... Tu sais ça fait deux ans maintenant... Deux ans aujourd'hui même qu'on veut cet enfant, et que tu me vois incapable de te le donner."

Elle baissa la tête et fit des gestes énervés avec ses mains.

"Ca me fait mal, un jour tu vas me quitter à cause de ça, ça me fait peur."

Il soupira et tendit la main vers elle.

"Maia... Je ne te quitterais pas pour ça, quand à avoir un enfant, nous avons le temps, rien ne presse tu ne crois pas ? Ne te ronges pas les sangs pour ça."


Il lui prit la main, se leva et alla la serrer entre ses bras.

"Allez, je vais te préparer un bon petit déjeuner."