Le petit village...

Elle attrapa la ficelle, surprise.

"Le périmètre... d'accord, où dois-je aller avec ça ?"

Elle désigna la ficelle et regarda autour d'elle. Elle se demandait un peu à quoi ça servait, mais après tout, Obéron était bien plus intelligent qu'elle, et il savait, du moins elle l'espérait, ce qu'il faisait. Il la fit aller en divers endroit, plantant des piquets en plusieurs endroits "stratégiques" et ensemble ils délimitèrent le périmètre de la place et de 4 maisons.
Elle imagina déjà une belle fontaine au milieu de celle-ci, avec un marché, et plein d'enfants jouant à chat à travers les étals, un gamin volant une orange et une maman offrant un caramel à son fils bien sage.
Un grand sourire illumina son visage. Elle était si impatiente, si pressée que le village fut terminé ! Elle espérait qu'Azazel et Obéron pourraient le diriger sans se disputer avec justice. Elle se demanda quelle place elle prendrait dans le village. Elle devra surement jouer le role de médiatrice entre ses deux amis, mais elle ne s'en doutait pas. Elle réfléchi un instant mais Obéron la rapela à l'ordre. Ils avaient encore beaucoup à faire.

Le temps avait passé depuis qu'ils avaient entreprit le début des travaux. Le terrain délimité par le périmetre de corde avait été aplanie, les fondations de l'une des maisons entierrement creusée. Oberon se donner beaucoup dans son travail et n'hésitez pas à participer au gros oeuvre. Les marins avait installé un débarcadère dans la petite crique, permettant le chargement et le déchargement du bâteau avec beaucoup plus de facilité.

Oberon était satisfait de l'avancée des travaux, mais Maia qui s'était montré plus qu'entousiaste au départ, devenait d'humeur de plus en plus mélancolique. Oberon la surprenait souvent à fixer l'océan en direction de l'Ouest, le regard dans le vague, ses pensées toutes tournées vers son cher ange. Aussi Oberon cherchat il à l'occuper le plus possible, lui offrant de nouvelles leçons de caligraphie, et lui enseigna même les bases de l'arythmétique, ce qui plaisait plus ou moins à la jeune fille. Mais rien n'y faisait.

Les journées se succédaient aux journées, arrassante sous la chaleur du soleil. Le soir ils dormaient à la belle étoile, faisant des veillées autour d'un feu de camps, se racontant des histoires joyeuses de marins et des légendes sur l'anciens temps.


La fin de la journée approchait, déjà le ciel avait adopté une teinte rosatre, tirant sur l'orange. Le soleil s'approchait dangereusement de la ligne d'horizon. La chaleur de la journée s'était aténuée, mais il faisait tout de même chaud. Une brise légère balayait la plaine et apportait un peu de fraicheur. Maia était de nouveau dans une de ses contemplations de l'océan. Oberon s'approcha doucement d'elle.

"Et bien Maia tout va bien?"

Il posa une main sur son épaule, arrachant la jeune fille à sa transe muette.

Elle sursauta légèrement.

"Et bien Maia tout va bien?"

"Oui oui, ça va..."

Pas très convainquante elle soupira longuement. Voilà bien deux semaines qu'Azazel était parti. Où pouvait-il être ? Elle détacha ses yeux du bleu océanique. Chaque jour elle s'inquiétait un peu plus. Elle se leva et attrapa le bras d'Obéron. Elle était surchargée de travail, par celui-ci, que ça soit pour apprendre de nouvelles choses ou pour avancer dans la construction du village. Il l'avait initiée à l'arythmétique mais elle n'aimait pas vraiment ça. Elle était très enthousiaste pour le village, mais Azazel lui manquait atrocement. Il ne pouvait passer une heure sans qu'elle se demande ce qu'il faisait et s'il allait bien. Elle sourit tristement.

"Vous allez bien vous ?"

Le vent agitait ses longs cheveux. Elle posa sa tête sur l'épaule d'Obéron.

"Ce coucher de soleil est magnifique n'est-ce pas ?"

"Oui je vais bien Maia"

s'entendit il dire dans un soupir. Il passa ses bras autour des épaules de Maia. Il contempla durant un moment le ciel qui s'embrasait, passant du rose à l'orange et même au rouge. L'instant aurait été des plus romantique si l'humeur de Maia avait été plus entousiaste.

"Ce coucher de soleil est magnifique, en effet. Mais moi, je m'inquiete pour vous, chere petite. Vous semblez si mélancolique. Que se passe t'il? Il vous manque à ce point? Ou alors c'est ma compagnie qui vous déplait?"

Il prononça la dernière partie de sa tirade sur un ton plus léger, sourire aux lèvres.

Elle s'empourpra.

"Oui... Enfin non, je veux dire..."

Elle s'embrouillait. Parler d'Azazel la mettait mal à l'aise, elle ne savait pas trop pourquoi.

"Oh, non, j'aime beaucoup être avec vous !"

Elle sourit.

"Oui il me manque, mais il m'a promis de revenir, alors il le fera..."

Elle se laissa enlacer par Obéron. Le ciel était rouge et elle pensa aux couchers de soleil qu'elle avait pu voir avec son ange... Elle remua la tête comme pour chasser ces pensées tristes. Elle fit un grand sourire, qui sonnait un peu faux, mais se cherchant sincère.

"Oui, je le pense." ^^

Il lui adressa un sourire rassurant.

"Il reviendra, j'en suis sur. Dite moi, ne seriez vous pas amoureuse à tout hasard?"

Il souria de toutes ses dents, lorsqu'il la vit s'empourprer.

Question inattendue. Les joues en feu, elle tenta malgré cela de faire un sourire amusé.

"Quoi ? Non pas du tout... Je ne suis pas capable de l'être... Je ne sais pas ce que c'est moi ! Il faut qu'on m'explique ce que c'est..."

Elle se tourna vers Obéron, avec un demi-sourire.

"Obéron ? ... Expliquez-moi l'amour s'il vous plaît !"

Elle ne put retenir son sourire, puis son rire face à la mine déconfite de son ami. Elle se mit face à lui et s'aggripa à son cou, comme elle en avait l'habitude avec Azazel.

Il eut trés envie en cet instant de lui déposer un baiser sur ses lèvres douces, mais se retint. Il retira les bras de la jeune fée qui lui encerclé le coup, puis garda une de ses mains dans les siennes et la déposa contre sa poitrinne, là ou se trouvait son coeur.

"L'amour, ça ne s'explique pas Maia, ça se ressent. Si vous pensez à chaque instant à une personne qui vous est chere, que votre coeur s'emballe dés qu'il entre dans une pièce, que vous êtes prete à vous sacrifier pour lui, que vous aimez tout de lui, ses qualités comme ses défaults, alors vous êtes amoureuse."

Il parla avec une tendresse qui n'était pas coutumière dans sa voix. Ainsi la petite fée aimait l'ange? Interessant...

La main posée sur le coeur elle resta pensive. "pensez à chaque instant à une personne qui vous est chère"... "votre coeur s'emballe dès il rentre dans une pièce"... il ne s'était jamais quitté durant ces jours qu'ils avaient passé ensemble, en tout cas, jamais séparés par un mur. "prête à vous sacrifier" elle n'avait jamais été dans une telle situation, mais elle se sacrifierai pour beaucoup de monde, sans en être amoureuse. "ses qualités, comme ses défauts" elle faisait toujours attention, à être très tolérante...
Elle attrapa les mains d'Obéron, avec un sourire enjoué.

"Vous avez déjà été amoureux vous ?"

Elle avait à peine remarqué la douceur dans la voix du démon.

Oberon fut d'abord surpris par la question, puis sans dire un mot il se détourna de la petite fée si avide d'explications. Ce sujet là était l'un des sujets qui le faisait souffrir le plus sans doute. Il fit quelques pas en direction du village en construction, puis s'arrêta. Il se dit que Maia ne comprendrait surement pas sa réaction s'il restait muet, aussi ajoutat il :

"Oui je l'ai été, il y a bien longtemps..."

Sa voix fremissait un peu sous le coup du souvenir qui refaisait subitement surface. Il reprit sa marche en direction du village, pui bifurqua pour s'enfoncer dans la foret.

Là, il se promena un instant seul, ressaçant le passé et ses vieilles blessures de coeur et en profita pour ramasser du bois pour le feu du soir. Il revint les bras chargé d'un bon fagot de branches bien sèches, parfaite pour la flambée.

"Mais... je..."

Oberon s'en alla ensuite sans dire un mot. Elle resta là, impuissante, puis alla quérir compagnie aurpès des marins bruyant. Quand Oberon revient, elle courut dans sa direction et lui sauta au cou. Il fit tomber tout ce qu'il avait dans les bras.

"Excusez-moi, je ne savais pas que le sujet était sensible pour vous..."

Elle enfouit sa tête dans son cou et le serra contre elle, comme pour le réconforter. Oberon n'avait pas l'habitude de tant de familiarité avec elle.

Oberon se retrouva avec une Maia pendue à son coup. Elle avait renversée tout le fagot en se précipitant sur lui. Il n'était pas habitué à ces familiarités avec elle, mais posa tout naturellement ses mains dans le dos de celle ci.

"Ce n'est rien Maia, c'était il y a longtemps de toute façon."

Il resta néanmoins un moment dans ses bras, ne prettant pas attention aux marins qui échangeaient maintenant des propos à voix basse et se moquer de l'un d'entre eux, le plus proche de Maia, à l'air défait.

Au bout d'un moment, Il décrocha Maia de son coup et lui adressa un grand sourire en lui demandant ce qu'elle voulait manger ce soir. Puis il commençat à ramasser le bois par terre.

Elle lui lança un sourire et l'aida à ramasser les branches.
Elle se fichait de ce qu'ils mangerait ce soir, du moment qu'il n'y avait pas de viande !
Ils avancèrent au milieu des marins. Elle sourit à celui qui avait une drole de tête et ses camarades gloussèrent autour de lui. Il avait les joues en feu et certain avait l'air de trouver cela très drole. Ils déposèrent le bois et firent un feu de camps. Les matelots ouvrirent un tonneau de bière et insistèrent pour qu'elle goute avec eux. Elle refusa plusieurs fois au cours de la soirée. Elle resta très proche d'Oberon, refusant de le laisser seul trop longtemps.
Assise à côté de lui pour diner, elle regardait les autres en mangeant une pomme. Elle soupira, sentant monter en elle ennui et mélancolie.

Il perçut que l'ennuis gagnait Maia, car son regard se faisait toujours plus lointain et elle ne cessait de soupirer. Il lui souffla alors à l'oreille :

"Si il vous manque à ce point, vous devriez peut être aller le rejoindre, vous ne pensez pas? Je saurais bien me débrouiller avec le village."

Il lui souria et lui poqua légèrement la tête en la voyant tout d'abord étonnée, puis rougir et enfin commencer à protester.

Elle baissa la tête, rouge de gène. Evidamment, elle y avait déjà pensé !

"Non, je vais rester, je veux que le village soit vite construit..."

Et puis il lui avait dit une ou deux semaines... Malgré sa promesse elle s'inquiétait... Elle ne pouvait pas faire autrement, c'était comme ça, en plus il lui manquait.
Un silence plana sur la table. Un marin entonna une chanson plus joyeuse et certains entrainèrent Maia à la danse. Elle s'arrêta un instant, elle avait soif, la tête lui tournait. Elle bu le premier verre qu'on lui donna. La première choppe devrait-on dire. Elle ne fit pas vraiment attention à ce qu'elle buvait. Elle avait refusé l'alcool, elle se disait qu'on ne lui en donnerai plus, elle se disait que c'était une nouvelle boisson non-alcoolisée, du moins elle essayait de s'en persuader après avoir vider la choppe. La tête lui tournait encore plus qu'avant.

*Pas douée moi...*

Il regarda Maia danser avec les marins, elle semblait plus joyeuse maintenant, puis elle s'arrêta et but la premiere boisson à sa portée, sans faire attention au fait qu'il s'agissait de bière. Il commença à s'inquiéter lorsqu'il la vit qui commença à tituber.

Il s'approcha d'elle.

"Maia, tout va bien?"

"Non... enfin je suis pas sûre, ça tourne tellement !"

C'était la toute première fois de sa vie qu'elle touchait à l'alcool. Et le pire c'est que... ça ne la dérangeait pas ! Enfin pas pour l'instant. Le lendemain elle s'en voudrait certainement. Mais en ce moment même, elle était juste un peu... bourrée.

"Dites, depuis quand ces choses sont là ? Elles me font peur."

Elle ferma les yeux et se rapprocha d'Oberon. Quelque chose lui faisait peur, quelque chose d'invisible et d'inaudible.

"De quoi parlez vous Maia?"

Elle lui pointa une direction, mais il ne vit rien. Elle lui décrivit qu'une sorte de petit bonhomme affreusement laid la tourmentait. Elle se blottie contre lui et il l'enlaça.

"Maia, il n'y a rien, tout ce que vous me décrivez est le fruit de votre imagination. Calmez vous."

Il l'emmena un peu à l'écart du feu de camp et des marins, pensant qu'elle avait besoin de se reposer.

"Mais si, ils sont là, ils sont plusieurs, ils me disent que je dois avoir mal et que je dois mourir. J'ai peur."

Enlacée contre Obéron, elle lancait des regards autour d'elle. Ces genre de lutins qui la torturaient. Elle ne les connaissait pas, mais elle savait qu'ils ne lui voulaient que du mal. Illusions provoquée par la boisson alcoolisée, ces créatures lui disaient de faire des chose qu'elle ne voulait pas faire.

"Ils disent que je suis idiote, je dois partir, ils me l'ordonnent, je ne fais que vous gêner."

Elle repoussa gentiment le démon et commença à partir vers la forêt. De toutes façons personne ne l'aimait, et elle ne pouvait aimer personne. Elle est une sans coeur, trop sotte pour faire quoique ce soit de sa vie et encore moins de celle des autres. Elle se laissa aller à pleurer, pensant que personne ne la suivrait. Elle n'était rien pour personne, juste une charge.

Maia le repoussa et s'enfuie en direction de la foret. Oberon se mit à la suivre. Il s'agenouilla à côté d'elle et lui tendit un mouchoir. Il se mit à essuyer ses larmes, lui murmurant des paroles rassurantes.

"Vous ne me genez pas Maia, non vous ne me genez pas... calmez vous, ne pleurez plus ainsi. Et vous êtes loin d'être idiote..."

Il la prit dans ses bras, avant qu'elle ne parte plus loin. Elle chercha à le repousser, mais il ne la lacha pas.

"Ils me disent de partir."

Elle resta dans les bras d'Oberon et se boucha les oreilles en fermant très fort les yeux.

"Rah, mais taisez-vous ! Allez-vous en !"

Elle se sentait mal, elle avait envie de dormir, mais en même temps elle avait peur qu'ils viennent la hanter cette nuit. Elle s'énervait contre ces monstres invisibles.

*Tu le gênes. Non ! Si ! Pourquoi fait-il cette tête quand tu lui parles d'Azazel hein ? Je ne sais pas... Et en parlant de lui, il n'est pas revenu ! Il est partit pour toujours !...*

"Non il m'a promi de revenir..." Dit-elle dans un souffle. Cette lutte intérieure l'épuisait. Elle se promi de ne plus jamais boire d'alcool.

Oberon pris Maia dans ses bras et sortit de la foret humide. Maia semblait épuisée.

"Vous voulez que je vous débarasse de ces lutins? Vous n'avez qu'a dire où il se trouvent et je les fait griller."

Il la déposa dans l'herbe fraîche, attendant la réponse de celle ci, essuyant de nouveau ses larmes.

"Ils ont là..."

Il la déposa dans dans l'herbe humide, elle frissonna. Elle désigna les différents endroits où elle voyait ses êtres maléfiques. Il les brûla chacun leur tour. Elle se boucha les oreilles, disant que leur cri lui faisaient mal. Elle frissonna à nouveau. Elle était épuisée mais elle ne voulait surtout pas dormir. Elle n'était pas très couverte, et malgré sa résistance au froid et à la chaleur elle avait la chair de poule.

"Merci de vous occuper de moi comme ça, je ne le mérite pas..."

Il la reprit dans ses bras pour l'emmener près du feu. La plupart des marins étaient partis se coucher dans le bateau, les autres dormaient en ronflant bruyamment à même le sol.

Oberon déposa Maia prés du feu, attrapant une couverture et la lui mettant sur les épaules. Il avait remarqué son frissonnement et lui frotta énergiquement le dos.

"Ca va mieux maintenant?"

Il la sentait épuisait, mais pourtant elle luttait pour rester éveillée. Elle finit cependant par s'endormir dans ses bras.

Il resta un instant ainsi, gardant Maia dans ses bras puis l'allongea et partit se coucher de son côté.

"Oui ça va mieux."

Elle lutta contre le sommeil, mais celui-ce l'emporta finalement. Elle s'endormit dans les bras d'Oberon...
Le lendemin matin très tôt elle se réveilla en sursaut. Elle avait passé une nuit très agitée, hantée par un lutin bizarre et très laid. Elle ne se souvenait pas de la veille, sauf que ç'avait été très désagréable. Personne n'était debout à cette heure. Elle alla se débarbouiller dans la crique et elle mangea un fruit avant de faire le petit déjeuner pour tout le monde.
Depuis son réveil planait en elle un très mauvais pressentiment, comme si quelque chose était arrivé. Elle pensa immédiatement à Azazel. Allait-il bien ? Pas d'après son inquiètude persistante. Elle mourrait d'envie de le rejoindre.
Elle entendit bouger tout près d'elle. Le feu était éteinds. Oberon venait de se lever.

"Bonjour, vous allez bien ? ^^."

Les traces d'un manque de sommeil se lisaient sur son visage, ainsi qu'une inquiètude très marquée. Elle lui lança un sourire crispé.

"Désolée pour hier soir^^."