Appartements d'Oberon

[pied du volcan]

Il leva la tête vers elle. L'avait-elle réveillé ?

"Désolée de vous avoir réveillé, je viens pour le repas, je le prépare et j'y vais."

Elle n'avait laché aucun sourire, son ton était froid. Elle devait faire de gros efforts pour cela, mais elle avait une certaine volonté. Elle disait le stric minimum, pour éviter le contact et oublier qu'elle faisait la gueule. Cela lui arrivait souvent. Elle détestait faire ça, mais là elle voulait lui faire comprendre qu'il était allé trop loin.

"Bien... Je ne vais pas vous déranger."
Il se leva et se dirigea vers la salle d'eau, il y prit une bonne douche et revint habillé convenablement.

Il alla alors s'assoir à la petite table, sans oser poser le regard sur elle.

"J'aurais pu me débrouiller seul..."

"J'aurais pu me débrouiller seul..."

Elle avait mit la table. Elle avait préparé des crudités, elle n'avait pas envie d'allumer les fourneaux aujourd'hui. En plus c'est la seule chose qu'elle réussissait. Elle avait pris de quoi manger seule dehors dans un panier. Elle n'avait aucune envie de manger seule.

"Je sais mais... Mais je sais aussi que quelqu'un doit s'occuper de vous..."

Elle avait utilisé un ton plus doux.

"Bon je vais vous laisser, bon appétit, je vais dormir au village, si vous avez besoin de quelque chose venez me voir, il n'y a qu'une auberge là-bas."

Elle lui pardonnait? Aprés ce qu'il venait de faire? Il leva les yeux vers elle et lui attrapa la main quand elle commençat à partir. Il la lacha bien vite, détournant le regard et ajoutant :

"Désolé, je vous souhait de passer une bonne soirée."

Il lui attrapa la main. Elle se retourna, une étincelle de peur brillant dans ses yeux. Mais il la lacha immédiatemment en baissant la tête. Il n'avait aucune mauvaise intention.

"Désolé, je vous souhaite de passer une bonne soirée."

Elle soupira. Elle ne voulait pas le laisser comme ça, tout seul. Brusquement elle s'en voulu de lui parler si mal. Elle lui accorda un grand sourire.

"Merci, je peux rester avec vous pour le repas si vous voulez. J'irais dormir à l'auberge après."

Il leva vers elle un regard étonné. Elle lui pardonnait donc réellement? Comment faisait elle? Soit elle était beaucoup plus forte moralement qu'il ne l'aurait cru, soit elle était de nature trop naïve.

"Je ... je sais pas quoi dire.... merci?"

Elle s'assit alors en face de lui et commença à grignoter ses crudités. Il avait envie de la prendre dans ses bras, mais savait que s'il faisait cela, elle aurait peur et elle le fuirait. Mais il pouvait s'empecher de penser que peut être elle, elle l'accepterait comme il était, puis souria ironiquement, en repenssant à sa réaction tout à l'heure.

"Je ... je sais pas quoi dire.... merci?"

"Non c'est normal... Pardon de parler de ça mais... Ca vous arrive souvent ? Et quand ça arrive, il faut faitre quoi ?"

Elle s'inquiètait. Non pas pour elle, mais pour les ouvriers... Et pour lui aussi. Ca doit être difficile à vivre.

"Vous savez, moi aussi j'ai une double personnalité. C'est moins marqué, mais mon côté féérique me rends très naïve et mon côté elfique me rends sérieuse dans certaine situation. Et le fait que j'ai vécu avec des nymphes marque encore plus mon côté naïf. Je me fais avoir souvent... Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça, désolée."

Elle fit un sourire timide et baissa les yeux dans son assiette. Elle n'avait plus très faim tout d'un coup. Surement le fait de parler de ses origines.

"Mmm... Ca arrive de temps en temps, il n'y a pas grand chose à faire dans ces cas là. Il faut attendre que ça passe, moi je ne me contrôle plus du tout et il est trés dur pour moi de reprendre mon contrôle. Dans ces moment là, je me sens si libre, plus rien n'a de réelle importance."

En fait il aimait ses moments là, mais les regrettait quasiment toujours aprés car il faisait beaucoup de mal dans ces moments là.

"Mmm... Ca arrive de temps en temps, il n'y a pas grand chose à faire dans ces cas là. Il faut attendre que ça passe, moi je ne me contrôle plus du tout et il est trés dur pour moi de reprendre mon contrôle. Dans ces moment là, je me sens si libre, plus rien n'a de réelle importance."

Elle le regarda un peu de travers. Il avait l'air d'aimer ces instants.

"Hum..."

Elle se leva et s'installa au coin du feu. C'est vrai que la peur était toujours présente. Mais elle la cachait tant bien que mal. Son coeur battait plus vite. et s'il recommençait ? Et si elle n'arrivait pas à fuir à temps ? Et si... Elle ferma les yeux. Elle ne devait pas y penser.

Elle se leva et s'éloigna de lui. A en juger par sa réaction, elle avait encore peur de lui.

Il se leva à son tour en la voyant visiblement penser à des possibilités peu encourageante pour elle. Il posa une main sur son épaule, ce qui la fit sursauter. Il fit alors un pas en arriere

"Je... En général, il est facile de sentir quand une de mes crises arrive."

"Je... En général, il est facile de sentir quand une de mes crises arrive."

Elle se leva et s'approcha de lui, le regard planté dans le siens.

"Comment, expliquez-moi. J'ai maintenant des gens à protéger, je dois me protéger aussi. Dites-moi tout sur ce genre de crise, il y a moyen de vous aider à en sortir, non ?"

Elle avait un air sérieux, elle voulait vraiment l'aider.

Il réprima un rire et s'éloigna d'elle.

"C'est bien gentil de vouloir m'aider, mais vous n'y pouvez rien. Il s'agit de ma nature profonde.... Ma nature démoniaque."

Il se détourna d'elle et revint s'assoir à la table.

"Quand à savoir quand une de mes crises advient, c'est facile, vous devez bien l'avoir ressenti tout à l'heure, non?"

"Quand à savoir quand une de mes crises advient, c'est facile, vous devez bien l'avoir ressenti tout à l'heure, non?"

"Euh oui mais... vous êtes sûr qu'il n'y a rien à faire ?"

Elle était déçue. Peut-être qu'il ne voulait pas changer après tout ? Peut-être qu'il aimait ce genre de crise ? Peut-être qu'il aimait faire du mal ? Peut-être que sa vraie personnalité n'était pas celle de tous les jours ? Elle se rassit, la tête baissée, les yeux dans la vagues, réfléchissant à toutes ces questions qui lui tournait dans la tête.

"Ne vous en faite pas pour moi, je vis ça depuis bien longtemps. Et puis mes employés savent tres bien quand il ne faut plus me faire remarquer leur présence."

Il croqua un radis et regarda la jeune fille qui semblait plutot dérouté. Elle l'avait sans doute trop surestimé, en se basant uniquement sur son comportement des ses derniers jours. Hé nan, on ne pouvait pas dire qu'elle le connaissait.

Oui bon c'est vrai, en cas de double personnalité il n'y a rien à faire. Ok, elle l'éviterai en cas de crise.

"Tant pis, y'a moyen que je vous évite quand ça vous arrive."

Un silence s'installa entre eux.

"Bon bah, je vais peut-être y aller moi, je reviens demain matin ?"

Elle se leva.

"Bien..."
répondit il sur un ton absent, ses yeux se perdaient dans le vague.
Puis il reprit conscience.

"Allez y, et passez une bonne soirée."


Il lui lança un sourire, puis revint à sa contemplation du vide.

*A quoi pense-t-il...*

Elle retint son envie d'espionner son esprit. Il lui lança un sourire sans répondre à sa question. Tant pis elle verra bien...

"A demain, bonne soirée..."

Elle avait pris un ton plus froid. Peut-être qu'il ne le verrait pas. Après tout elle n'était qu'une employée. Elle ouvrit la porte et frissona. Il faisait nuit noire. Elle s'aventura sur le chemin vers le village.

Il finit de croquer quelques crudités présentes devant lui, avant d'avancer vers son lit et de s'y écrouler. Il s'endormi quasiment aussitot d'un sommeil sans rêves.

Il se réveilla aux aurores, il avait toujours mal à la tête.
Il se prépara et retourna voir où en était l'état de l'épée qu'on lui avait commandé.

[le petit village]

Elle entra dans les appartements de son employeur. Personne, la pièce était vide. Elle se mit à préparer le repas du midi, espérant qu'elle ne le croiserait pas.

Quelques dizaine de minutes plus tard elle ressortait à l'air libre. Elle partit dans la forêt au bord du lac, comme à son habitude.

[les rives du lac]