Auberge

Oberon se réveilla peut aprés Maia, il la contempla un instant auprés de la fenêtre, puis se leva et vint la rejoindre. Il l'enlaça, se plaçant dans son dos et déposa un baiser dans son coup.

"Bonjour vous."

Il affichait un petit sourire en s'adressant à Maia. Elle tourna la tête vers lui et il en profita pour l'embrasser de nouveau, mais sur les lèvres cette fois ci.

Elle aurait voulu partir sans le réveiller, elle pensait qu'elle lui attirerait des ennuis, et de toute façon, Azazel n'avait réclamé qu'elle.

"Bonjour..."

Il l'embrassa. Elle n'avait pas le coeur à le repousser, même si elle savait bien qu'elle devrait. Au bout d'un long baiser, elle posa ses mains sur son torse et s'écarta de lui.

"Je dois partir, Azazel est en danger, il m'attend."

On pouvait de nouveau lire, la détresse dans ses yeux. Elle avait l'air moins fatigué, mais la tristesse et le manque de son ange lui dévoraient le visage.
Elle déposa un rapide baiser sur les lèvres du démon et passa devant lui d'un pas décidé vers la porte.

Mais il lui attrapa le bras pour la retenir. Son visage souriant n'était plus que gravité.

"Et tu crois que tu iras bien loin toute seule? Tu penses tenir combien de temps ici toute seule?"

Il avait employé un ton sévère, un peu trop d'ailleurs et s'en voulu imédiatement. Aussi il détourna la tête et ajouta en murmurant :

"Tu penses vraiment que je te laisserais partir seule cette fois ci?"

Il relacha alors le bras de Maia, qu'il avait tenu un peu trop fermement, et retourna s'assoir sur le lit, s'enfouissant le visage dans les mains.

Elle ne fut pas étonnée qu'il la retiennent cette fois-ci. Par contre la force qu'il avait utilisé, autant de le ton, dans le geste, que dans l'expression la stupéfia. Elle resta de marbre, le regardant comme s'il était étranger. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Du moins pas avec elle.
Quand il la lacha elle recula. Elle n'avait pas peur, elle se poser mille nouvelles questions. Elle se massa le bras. Il s'assit sur le lit.

"Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui ne va pas ?"

On pouvait voir un mélange d'inquiétude et de tendresse dans son regard. Elle s'assit à l'opposé du lit. Elle posa une main dans son dos.

"Dis-moi ce qui ne va pas, s'il te plaît..." murmura-t-elle.

Au contact de la main dans son dos, il releva la tête, poussant un long soupir. Il se releva du lit, enfila son manteau.

"Vous n'avez pas besoin de moi, allez donc le sauver votre ange."

Il se planta devant la fenêtre. Soudain un sourire se dessina sur son visage, il émit même un rire qui n'avait rien de chaleureux.Il fit volte face et planta son regard dans celui de Maia. Ses yeux n'exprimait pas de sentiments, ils semblaient comme éteints.

"Vous êtes encore là? Ne devriez vous pas avoir déjà quitté les lieux. Ne vous en faite pas, je ne vous suivrez pas. S'il vous arrive malheur je n'interviendrais pas."

Il prit son masque et se dirigea vers la porte.

"Hé bien je vous laisse maintenant."

Blessée par ses mots elle resta un instant stupéfaite, pui les larmes vinrent rapidement à ses yeux, elle qui n'aimait pas pleurer, elle qui se croyait plus forte que ça. Retenant encore ses sanglots elle courut vers la porte qu'Oberon avait ouvert, le bousculant sauvagement au passage.

"Non, c'est moi qui vous laisse, adieux !"

Une fois dans le couloir elle laissa éclater sa rage. Elle continua de courir jusqu'à ce qu'elle arrive dans la rue. Elle renifla, essuya ses larmes et releva la tête.
Deux choses différentes et inconnues se battaient en elle. Différentes et pourtant tellement semblables.
Elle avança d'un pas se voulant assuré.
Azazel était prisonnier mais où ? Obéron aurait pu l'aider, il lui avait proposé son aide et pourtant il la laissait tomber. Que ferait-elle ici, seule ? Il avait raison, seule elle n'irait pas bien loin, elle ne tiendrait pas longtemps. Malgré toute sa volonté, elle était déjà perdue dans ce monde si noir.
"Tu penses vraiment que je te laisserais partir seule cette fois-ci?" Cette phrase raisonnait en elle. C'est ce qu'il avait fait, il l'avait laissé partir seule. Elle s'arrêta quelques mètres plus loin, s'adossant deux maisons après l'auberge où elle avait passé la nuit. Elle ferma les yeux et respira un grand bol d'air. Elle chercha dans son sac le présent d'Azazel. Elle mit le bijou, se sentant plus en sécurité avec. Effectivement, elle n'avait pas besoin d'Oberon.

Maia le bouscula en s'enfuyant. Il la laissa faire, de toute façon vu son état cela n'aurait servit à rien. Il se contenta donc de remettre en place son masque et de régler la note de l'aubergiste. Il sortit ensuite et se dirigea vers la prison. Si l'ange avait été emmené ici, il en apprendrais surement plus là bas.

Il interrogea au passage quelques démons et mendiants trainants par ci par là, apprenant peu de choses, mais il était maintenant sur de sa présence quelques part en ville.

[vers la prison]