Auberge

Les pensées embrouillées, elle sentit qu'on la soulevait, mais elle ne chercha même pas à se débattre.

"Maïa... Comment allez-vous ?"

Elle ne répondit pas. Cette voix, elle lui était familière. Elle n'arrivait pas à se remémorer à qui elle pouvait appartenir. Elle se laissa faire. Elle sentit un changement d'ambiance, ils étaient entré dans un bâtiment. Après ses souvenirs étaient flous, elle ne saurait mettre aucun mot dessus. Elle avait juste sentit qu'on la déposait sur un lit.
Elle n'avait pas dormit depuis tellement de temps, qu'elle profita malgré elle de ce moment. Elle ne dormi pourtant que quelques heures. Elle se réveilla au soir, reposée et angoissée. Que s'était-il passé ? Comment était-elle arrivée ici ?
Elle regarda autour d'elle et aperçut une forme noire dans un fauteuil tout près d'elle. La personne, qu'elle reconnut immédiatement, regardait l'animation sur la place, dehors, par la fenêtre de l'auberge. Un masque était posé près de lui.

"Obéron !"

Dans sa voix transparaissait un mélange d'étonnement, de soulagement et de joie. Elle était heureuse de le voir, et celà était marqué par un sourire. Elle se leva et se dirigea vers le démon qui sétait levé, et elle ne trouva rien de mieux que de se blottir dans ses bras. Elle lui murmura un "merci..." dans le creux de l'oreille.

Oberon qui avait ramené Maïa dans la chambre, la déposa sur le lit. Celle ci se laissa emporter dans les bras de Morphée, se reposant de ses angoisses de la journée. Il la regarda durant un moment dormir, puis s'occupa comme il le pouvait, commanda deux repas pour la soirée. Il retira son masque au bout d'un moment, s'asseye dans un fauteuil prés de la fenêtre donnant sur la place devant l'auberge. Il contemplait les allées et venues des démons, tout en méditant sur les événements présents.

Au bout d'un moment il entendit un bruit de drap froissés venant du lit, puis une petite voix s'élever dans la pièce, prononçant son nom. La petite fée vint se blottir dans ses bras, difusant une étrange sensation de chaleur en lui.

"Maïa! Vous allez bien? Ils ne vous ont pas fait de mal au moins?"

Il l'écarta de lui, pour mieux voir si elle était entière.

"Non, ça va, ils ne m'ont rien fait, heureusement que vous êtes là..."

Un court silence s'installa entre eux.

"Merci, merci beaucoup, en plus de m'aider, vous me sauvez la vie, je ne sais pas quoi dire, je ne pourrais jamais assez vous remercier..."

Le silence se fit encore une fois. Les yeux dans les yeux, ils n'avaient plus rien à se dire. Elle se rapprocha doucement de lui, frôlant ses lèvres des siennes, fermant les yeux, jusqu'à sentir son souffle entre ses lèvres.
Soudain elle se reprit, laissant Obéron déconcerté. Elle s'écarta vivement, ne cherchant pas à fuir, mais à se remettre à sa place.
Elle chercha de quoi meubler ce blanc devenu insupportable. Elle regarda autour d'elle et avisa les deux repas qui venaient d'arriver. Elle reprit d'un ton gêné, se voulant assuré.

"Hum... On... on mange ? Je meurs de faim !"

Le silence s'installa entre eux, ensuite ce qui se passa le laissa perplexe. Maïa s'approcha de lui, éffleurant de ses lévres les siennes. Elle semblait attendre qu'il l'embrasse. Il allait répondre à son attente, quand celle ci s'écarta vivement, le laissant déconcerté.

"Maïa?"

Elle proposa alors de manger, il s'installa donc à la petite table, voyant Maïa faire de même.

"Bien comme vous voudrez."

Le silence retomba, toujours plus pesant.

Elle commença à manger, peu convainquante, quant à sa réelle envie de manger. Elle picora dans son assiette les morceaux de légumes. Le silence se faisait toujours oppressant. Elle ferma les yeux, lâcha son couvert et se mit à parler.

"Je suis désolée, je ne sais pas où j'en suis..."

Elle se leva pour aller s'asseoir à la fenêtre.

"Tout ça est nouveau pour moi, je ne sais pas ce que je ressens que ça soit pour vous... ou pour Azazel..."

Elle marqua une courte pause et continua.

"Je ne connais pas ce sentiment... Excusez-moi pour tout à l'heure."

Elle baissa la tête.

Il se leva et alla se placer prés d'elle, lui prennant une main dans les siennes. Il s'agenouilla alors devant elle et lui releva la tête, plongeant son regard dans le siens. Il lui caressa alors la joue et s'approcha, déposant ses lèvres sur les siennes.

Aprés quelques instants, il rompit doucement le baiser.

"Vous n'avez pas à vous excuser."

"Je..."

Elle allait reprendre quand Oberon lui prit une main et l'embrassa. Stupéfaite, elle ne su comment réagir. Quand il rompit le baiser, le rose s'était installé sur ses joues.

"Vous n'avez pas à vous excuser."

Elle sourit doucement, posa sa main libre sur la joue du démon et l'embrassa à son tour. Elle rompit le baiser et sans s'écarter elle lui parla en murmurant, en le tutoyant pour la première fois, mais sans vraiment faire attention.

"Pourquoi ?
Pourquoi tu ne m'as pas retenue quand j'ai voulu rejoindre Azazel à Westen ?
Pourquoi tu ne m'as pas retenue quand je suis partie en Holle ?
Pourquoi tu es venu me rejoindre ici ?
Et pourquoi, pourquoi tu m'embrasses ?
Pourquoi moi ?"

Aprés un second baiser, elle l'assoma littéralement de questions, si bien qu'il ne savait pas par laquelle commencer à répondre. Il remarqua le soudain tutoiement de Maia, mais n'y fit pas plus attention. Il la regarda droit dans les yeux, voulant lui montrer sa sincérité.

"Je... Je m'inquiétais pour vous, à juste titre il me semble. Je vous ai laissé partir, car je n'aurais pas pu vous retenir bien longtemps et puis vous étiez si mélancolique. Il avait l'air de tellement vous manquer. "

Il se tut un instant et repris :

"Je vous ai embrassé parce que j'en avais envie, a vrai dire cela faisait longtemps que j'en avais l'envie."

Elle sembla déçue. Il en avait juste envie ? Elle s'était peut-être fait des illusions. Elle se sentait ridicule. Elle détourna le regard, de moins en moins sûre d'elle. Si bien qu'elle reprit le vouvoiement.

"Tu... enfin, vous auriez pu m'accomapnger, je vous l'ai proposé..."

Elle marqua une pause, comme pour réfléchir. Elle murmura en soupirant, plus pour elle-même que pour Oberon.

"Juste envie... ok..."

Elle lui tourna le dos pour regarder dehors, regarder au loin, là où pouvait être Azazel.

Il laissa Maia à sa contemplation muette, et s'asseya sur le lit. Il soupira alors, et se laissa tomber sur le lit.

"Nous reprendrons les recherches demain, ce soir vous allez vous reposer."

Il se releva alors et alla ranger les restes des plats de la soirée et les plaçats sur le palier. Il revint et s'allongea à nouveau sur le lit.

Elle l'entendit soupirer. Elle baissa la tête et se retourna. Puis elle le regarda s'activer à ranger les plats.
Le silence s'installa entre eux.
Il s'allongea sur le lit. Elle remarqua alors qu'il n'y avait qu'un lit et qu'ils étaient deux. Elle se dirigea alors vers le fauteil, s'entourant de sa cape.

"Au fait, désolée pour ce qu'il s'est passé, je pensais que... je pensais des choses fausses..."

Elle enfouit sa tête dans ses bras, se retenant pour ne pas pleurer, mais laissant tout de même échapper un ou deux sanglots.
Elle s'installa du mieux qu'elle pu dans ce fauteuil plus ou moins confortable, et essaya de dormir, en vain.

Il se releva et s'appuya sur un coude, regardant Maia s'enrouler dans sa cape.

"Que faites vous?"

Il se leva et approcha de Maia. Il la souleva alors de son fauteuil, à son grand étonnement et la déposa sur le lit.

"Ne pleurez pas mon cher petit papillon. Nous le retrouverons, et vous dormirez dans un lit cette nuit."

Il lui adressa un sourire un peu triste, tout en se passant la main dans les cheveux.

"Cher petit papillon". Ces quelques mots eurent pour effet de la calmer et de lui réchauffer le coeur. Elle s'empourpra légèrement, mais prit tout de même un ton sec. Elle détestait qu'on la voit pleurer, et encore plus qu'on lui fasse remarquer.

"Je ne pleurais pas."

Elle regretta tout de suite, et emprunta un ton bien plus doux.

"Mais, et vous, vous dormirez où ?"

Elle tendit la main pour la poser sur sa joue. Dans un demi-sourire elle ajouta.

"Ce fauteuil n'est pas du tout confortable en plus."

Oberon se laissa caresser la joue, s'asseyant sur le lit. Il remarqua le demi-sourire de Maia.

"C'est vrai? Vous préfèreriez que je dorme avec vous?"

Il se mit alors à sourire, s'approchant de plus en plus de la jeune fée, posant à son tours une main sur sa joue. Il lui caressa le visage, descendant dans son coup, avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres...

"Eh bien je..."

Elle n'eut même pas le temps de répondre qu'il l'embrassa. Une douce chaleur monta en elle, un besoin de savoir qu'il serait toujours là avec elle et qu'elle ne le perdrait pas. Elle l'attira à elle, tirant sur sa veste d'une main, passant l'autre dans son cou.

"Oui, je crois que je me sentirais plus en sécurité si vous étiez avec moi."

Il fut réellement étonné de l'attitude de Maia. Il se souvenait de l'enfant prude à qui il avait offert du travail, là il découvrait une jeune femme plutôt entreprenante. Il était un peu troublé, mais le masqua derrière un grand sourire.

"Je dormirais donc à vos côtés mademoiselle la fée."

Il la fit alors doucement basculer sur le dos, l'embrassant de nouveau.

Elle se laissa faire un moment. Puis elle bougea, cherchant à se qu'ils se mettent l'un à côté de l'autre. Elle le regarda un instant, caressant sa joue, puis elle l'attira de nouveau à elle, cherchant sa présence, qu'il soit le plus près possible d'elle, elle voulait sentir son souffle, sa chaleur. Elle se blottit contre lui.

"Merci, je me sens déjà mieux." murmura-t-elle.

Puis elle l'embrassa, posant ses mains sur son torse.

Il se laissa faire, sentant son corps se blottir contre le siens.

"C'est un vrai plaisir."

Il souriait toujours. Il était bien là, tout contre elle. Elle l'embrassa de nouveau, il en profitta pour glisser sa main le long de son dos. Il n'y avait pas de raison qu'elle soit la seule à prendre l'initiative.Au bout d'un moment, il glissa son autre main sous la jupe de la fée, la faisant remonter lentement. Il lui embrassait maintenant la base du coup.

"C'est un vrai plaisir."

Il l'embrassa encore et chercha à remonter sa jupe. Elle réalisa alors ce qu'il avait en tête.

*Oh non...*

Elle stoppa sa main, plongeant sa tête dans son cou.

"Non, désolée, je ne pensais pas à ça..."

Alors c'était pour ça qu'il l'avait embrassé ? Juste pour des raisons purement physique ? Il n'y avait donc aucune forme d'amour pour elle en lui ? Oui, pour le coup elle s'était vraiment trompée. Elle s'en voulu immédiatement.

"Pardon, je ne me doutais pas que vous pensiez à ça..."

Elle ferma les yeux, et se mordit la lèvre inférieure, comme pour se calmer. Elle rouvrit les yeux et lui caressa la joue.

"Je suis maladroite, je sais... excusez-moi..."

Elle détourna le regard, et baissa la tête.

Et non! Elle était toujours cette enfant qu'il avait rencontré lors d'une soirée au bord du lac, quoique maintenant elle semblait bien moins insouciante. Il regrettais maintenant la petite Maia d'avant, celle qui n'hésitait pas à le rappeler à l'ordre lorsqu'il lui faisait une remarque déplacée. Il soupira, mais étrangement il avait un sourire aux lèvres, repensant au temps ou elle préparait le petit déjeuner...

"C'est moi qui devrais m'excuser Maia, surtout vu les circonstances."

Il se releva et s'asseya sur le bord du lit. Il aurait aimé l'entendre encore s'adresser à lui comme avant, lui faisant ses petits reproches qui lui manquaient tant. Ça au moins c'était la vrai Maia, là elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Il se promis alors de tout faire pour qu'elle retrouve cette insouciance.

"Il y a quelques temps, vous m'auriez traité de pervers et d'obsédé je me trompe?"

Il rigola en y repensant.

Elle se surpris à sourire.

"J'ai changé depuis..."

D'un ton taquin elle ajouta.

"Et puis je n'ai pas dit que vous ne l'étiez pas !"

Elle se mit à rire.

"Ca vous plaisait que je vous dise tous ça ? Je sais, je m'énerve pour un rien. A vrai dire je crois que j'ai muri. Je suis moins impulsive. Et en ce moment je suis incertaine, mais si vous voulez que je vous dise vos quatre vérités, je ne vais pas me gêner non plus..."

Elle se leva et se plaça face à lui, les mains sur les hanches. Sur le ton de la plaisanterie et tout en riant elle se mit à lui dire ce qu'elle pensait de lui, non sans en rajouter une couche.

"D'abord, vous êtes un perves, vous avez raison, et puis vous êtes égoïste, vous ne pensez qu'à deux choses, au sexe et à vous même. Vous êtes ignooooble, démoniaque en fait..."

Elle marqua une pause et sourit.

"Mais je vous aime quand même ^^."

Oberon toujours assi sur le bords du lit regarda Maia qui débitait sa tirade en souriant. Celle ci vint se placer en face de lui et il en profita pour l'attirer à lui. Il l'enlaça et déposa sa tête sur le ventre de la petite hybride, murmurant :

"Voila la Maia que j'aime, mon petit papillon à moi."

Il ferma alors les yeux, se laissant aller à cet instant de tendresse...

Elle sourit et caressa sa joue. Elle s'écarta de lui pour l'embrasser et aller se nicher dans ses bras. Naïvement elle lui demanda :

"D'où vient ce surnom ? C'est parce que je suis une fée ? Pourtant je n'ai pas d'ailes."

Elle se lova contre lui.

"Pardon d'avoir changé..." murmura-t-elle.

Oberon accueilla Maia dans ses bras, puis l'écarta quand elle lui présenta des excuses. Il lui poqua la tête.

"N'ayez pas de regrets Maia. Et maintenant, si on dormait?"

Il l'attira à lui et la bascula sur le lit. Il en profita pour laisser ses mains se ballader un peu sur la poitrine de Maia. Il se glissa à ses côtés et appuya sa tête sur son épaule.

"Oui, je me lèverais à la première heure demain..."

Il la fit basculer sur le lit. Elle lui lança un regard désaprobateur, les mains d'Oberon ne restèrent pas longtemps où elles étaient, c'est-à-dire, sur sa poitrine. Il posa sa tête sur son épaule. Elle se lova encore contre lui, cherchatn la sécurité de ses bras. Elle lui attrapa une main et ferma les yeux. La fatigue l'emporta rapidement sur elle.
Bientôt elle respirait paisiblement, entrée dans le monde doux des rêves et de la magie poétique.
Elle se réveilla en sursaut le lendemain, ayant comme reçu un appel. Un appel de quelqu'un qu'elle connaissait. Un appel à l'aide, lui disant de se dépêcher. Azazel !
Elle se leva, il était encore très tôt, elle n'avait dormi tout au plus que quatre ou cinq heures. Elle fit une rapide toilette avec une eau très chaude, elle qui avait l'habitude de l'eau froide des criques. Elle mangeait pour l'instant un morceau de pain de la veille. Elle avait le regard perdu, elle ne savait pas vraiment où chercher son ange. Elle baissa les yeux en repensant à ce qu'elle avait fait la veille. Elle n'aurait jamais du, elle aurait du attendre. Elle regarda à nouveau dehors, encore une fois son regard se perdit au loin.