Au bord de la cascade

Azazel accompagna le geste de Maïa en l’enlaçant tendrement dans ses bras. Tous deux restèrent ainsi un long moment. Moment pendant lequel l’ange se promis de toujours être là pour elle quoi qu’il puisse lui en coûter. Il se rendit compte qu’il aimait Maïa profondément. Il n’avait plus ressenti d’amour pour personne depuis tant de siècles. Il pensait fermement qu’en tant que création angélique de Dieu, il ne pourrait jamais transcender la nature que Le Tout puissant lui avait donnée. Mais pour elle. Pour cette femme qui lui avait redonné le pouvoir d’aimer, il voulait croire. Pour elle il tenterait ce qu’il pensait ne jamais être possible.
Le temps passa bien trop rapidement jusqu’au moment ou Azazel déposa doucement la fée au sol.

-(Azazel)- Allons nous aller dans cette caverne, douce demoiselle ?

"Oui, désolée ^^, allons-y..."

Elle lui fit un grand sourire et attendit qu'il les téléporte dans cette mystérieuse caverne. Elle regarda le bijou et s'émerveilla de voir qu'elle le dirigeait comme elle le voulait. Elle sourit encore. Elle mit sa petite main dans celle de l'ange. Elle était réellement curieuse de savoir comment serait ce lieu.
Elle se mit à réfléchir. Non pas qu'elle ne l'avait jamais fait, mais pas de cette manière. Etait-elle en train de murir et de grandir ? Elle ne le savait pas, mais elle trouvait que ça faisait une sensation des plus bizarres.
Elle éloigna ces pensées si sérieuses d'elle et se concentra sur la découverte prochaine de cette grotte cachée.

La main de Maïa dans la sienne, Azazel se concentra un bref instant et les téléporta dans la caverne.
Seule la fin de l’agréable picotements du à la téléportation leur indiqua qu’ils étaient arrivée.
Il régnait dans l’endroit une obscurité des plus total et seul le bruit sourd de la chute d’eau se faisait entendre, étouffé qu'il était par la roche. Azazel ne lâcha pas la main de la jeune femme. Pour rien au monde il n’aurait voulu qu’elle s’inquiète.
La douce voix de l'ange déchu résonna dans l'opacité des lieux.

(-Azazel)- Maïa. C’est le moment d’utiliser le fragment de lumière.

La dite demoiselle s’exécuta.

Alors que la lumière du fragment commençait à diffuser sa douce clarté, la caverne s’éclairci. Elle n’était pas bien grande. De forme vaguement ovale on devinait derrière un ancien éboulis de rochers une ancienne entrée. D’après l’écho de la cascade, cette dernière devait ce trouver juste derrière l’éboulis.
Mais ce qui rendait la grotte si particulière n’était pas sa situation par rapport à la chute d'eau et encore moins qu’elle n’ai plus d’entrée. Non, ce qui la rendait si particulière c’était ce jeu de lumière qui montait au fur et à mesure que Maïa augmentait l’intensité de son bijou.
Le ballai de couleur qui dansait sous leur yeux était tout bonnement enchanteur. Des cristaux affleuraient un peut partout sur les parois et rejetais en réponse à la clarté du fragment une myriade de reflets colorés. Les couleurs se succédaient les unes aux autres au rythme des mouvements de la jeune femme. Un bleu turquoise succéda à un bleu foncé chatoyant dans lequel on aurait juré voir une once de violet pourpre. Les nuances de bleu n’en finissaient pas de ravir les yeux. Puis, ce fut au tour d’une pierre rougeâtre de mélanger son aura à celle des teintes bleutées. Rouge, orange, jaune, c’était une véritable aurore boréale qui dansait devant eux. La lumière diffusée par le collier de la fée était si pure qu’elle en transcendait les couleurs de manière irrésistible. Aucune autre source lumineuse n’aurait pus rendre un effet aussi magnifique.
Azazel consenti à lâcher la main de Maïa afin qu’elle puisse librement circuler et jouer au milieu de toute cette magie coloré.

"Oh, c'est si..."

Aucun mot ne pouvait décrire ce qu'elle voyait et ce qu'elle ressentait. C'était tellement beau, elle en oublia tous ses malheurs et tout ce qui était triste. Devant elle rayonnait en fait la joie, le bonheur, la couleur, la vie. Elle aurait voulu avoir des yeux plus grand, pour en voir plus en même temps. Elle aurait voulu y amener tout ceux qu'elle aimait, pour leur faire partager, et aussi tous les autres, pour les faire changer. Ceux qui était malheureux et qui pensaient que le monde n'avait plus rien de beau à leur offrir, ceux qui voulaient tout et qui auraient vu l'une des choses qu'ils n'auront jamais, ce qui pensaient tout avoir, sauf les plus belles choses. Elle réalisa qu'elle "contrôlait" ce spectacle magnifique. Jamais elle n'avait vu telle merveille de la nature. Elle se retourna vers l'ange.

"Et tu oses me dire que tu n'es pas un ange, seuls les anges peuvent faire ce genre de présent..."

Elle était si touchée. Elle ne pleura pas, elle retint ses larmes, ce n'était vraiment pas le moment de tout gacher avec sa sensibilité. Elle aurait pu s'effondrer, mais elle ne le fit pas.

"Je ne sais pas quoi offrir en retour, je ne pourrais jamais faire aussi bien que ça, c'est un cadeau tellement énorme..."

Elle observa la scène encore, et chaque seconde qui passait la faisait presque culpabiliser de ne pouvoir rendre ce qu'on lui donnait. Elle resta près de son nouvel ami, de peur de briser l'enchantement.

-(Maïa)- Je ne sais pas quoi offrir en retour, je ne pourrais jamais faire aussi bien que ça, c'est un cadeau tellement énorme...

Azazel sentit le malaise en Maïa et il lui répondit de sa voix immuablement douce.

-(Azazel)- Non, Maïa. Tu te trompes. Je ne t’ai offert que le fragment de lumière. Je t’ai emmené ici pour que nous partagions la féerie des cristaux, simplement.
Tu n’as rien à m’offrir en retour. Tu m’as déjà offert tellement. As-tu seulement idée de ce que peut vouloir dire cette phrase, « tu es un ange » ? Elle signifie pour moi la rédemption. Certes, elle ne me rend pas mes ailes et ne vaut qu’à travers tes yeux. Mais ce que voient tes yeux à une grande importance pour moi. Et une rédemption, même symbolique est le plus précieu des cadeaux que l’on ne m’ai jamais fait.

L’ange se tu quelques instants. Il ne savait que dire. Il voulait tellement rendre la jeune femme heureuse. Puis il repris

-(Azazel)- Je ne souhaitais que te voir heureuse. Je ne pensais pas que ce spectacle créerait un malaise. Si tu préfère je nous téléporte dehors.

"Je suis désolée, je gache toujours tout..."

Elle qui cachait toujours ses faiblesses aux yeux des autres, elle qui voulait qu'on la croie forte et heureuse, elle voulait maintenant montrer ses faiblesses. Elle faisait entièrement confiance à l'ange, mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Elle était triste d'avoir déçu Azazel, et de ne pouvoir lui rendre ce qu'il lui offrait. Elle avait appris à se taire. Elle ne s'était jamais confiée à personne depuis la mort de ses amies, pourtant elle en aurait eu besoin.

"Excuse-moi, je ne sais pas faire les choses bien, tu m'offres une chose sublime et moi tout ce que je fais c'est gacher en me plaignant..."

Une larme coula sur son visage, puis deux, puis trois. Elle avait honte d'elle, elle éteignit la lumière presque malgré elle, comme pour se cacher.

Le fragment cessa d’émettre sa clarté plongeant la caverne et ses occupants dans une complète obscurité. Azazel avait eut le temps de voir perler trois larmes des yeux de Maïa.
Désemparé, l’ange déchu se maudit intérieurement. Maïa pleurait et ce ne pouvait qu’être sa faute. Pourquoi avait il fallu qu’il l’amène dans cette grotte. Il avait espéré emplir le cœur de la jeune fée de joie. Au lieu de cela, il n’avait réussi qu’à lui transmettre sa tristesse. Ne sachant pas vraiment quoi faire il laissa son cœur le guider, chose qu'il n'avait pas fait depuis des siècles.
A tâtons, Azazel s’accroupie et pris tendrement la jeune femme dans ses bras pendant qu’elle sanglotait. Il lui prodigua quelques mots de réconfort, lui assurant qu’elle pouvait compter sur lui comme il pouvait compter sur elle.

-(Azazel)- Maïa. Douce et tendre Maïa...
...Tu sembles avoir eut plus que ta part de souffrance.
Je ne prétends pas guérir les maux de l’âme. Mais je veux que tu sache que si tu en émet le désire je resterais à tes coté et veillerais sur toi. Que si tu as besoin de moi, tu n’as qu’à en faire le souhait et je serais là.
Nulle ne mérite plus mon attention que toi à ce jour car je t’aime douce Maïa. Et cet amour c’est à toi que je le dois. Toi qui as su me rendre cette faculté d’aimer.

Le ton de sa voix avait été plus doux que jamais. Il enlaçait la demi fée d’un cocon protecteur de ses bras.

-(Azazel)- Je veux que tu comprennes que tu n’as rien à me rendre. Que c’est plutôt moi qui te doit tant.
Ho Maïa, je te dois tant à un point que tu ne semble même pas imaginer.
Je suis là, si tu le souhaites tu peux m’ouvrir ton cœur. Mais sache que ce n'est pas moi qui irait l'ouvrir. Il est des choses que toi seule peux faire. Mais je serais là pour t’accompagner sur tes chemins difficiles. Encore une fois, si tu en émet la volonté.

Azazel serra Maïa contre lui, espérant qu’elle saurait trouver la force de lui faire suffisamment confiance et, ainsi de pouvoir libérer son âme et son cœur de leur poids.

Elle sanglotait dans les bras de l'ange.

"Merci bel ange, d'être là pour une personne aussi insignifiante que moi..."

Elle s'en voulait tellement.

"Je suis désolée... Mon histoire est triste, mais elle n'est pas desespérée, d'autres vivent des choses bien pire, comme toi. Je t'aiderai à aller mieux qu'avant, car tu le mérites. Tu dis que je t'ai rendu la faculté d'aimer, moi qui ne sais pas ce que c'est vraiment."

Elle reprit son souffle, elle ne sanglotait plus mais les larmes semblaient vouloir couler. Le barage de son coeur se fendait, il finirait par exploser.

"Je..."

Elle hésita, puis explosa.

"Je n'ai pas connu mon père, ma mère est morte en me donnant la vie. Les nymphes m'ont recueillie, ma nourrice et ma meilleure amie sont mortes je ne sais pas comment, depuis on m'a bannie, croyant que j'amenais le malheur. Je n'ai plus jamais connu d'amitié et encore moins d'amour, seul Oberon s'est montré clément avec moi en m'offrant un travail digne. J'ai vu tellement d'horribles choses dans ma vie, mais tellement moins que ceux qui y vivent chaque jour. Je suis stupide de me morfondre alors que je devrais être heureuse."

Elle se tut. Pour la première fois elle s'était livrée. Pour la première fois, son barage avait craqué. Pour la première fois depuis son bannissement, elle avait quelqu'un qui l'écoutait.

Azazel écouta Maïa parler en silence. Même lorsqu’elle eut finit il garda le silence. Mais à aucun moment il ne la lâcha. Il tentait de lui prodiguer le plus de chaleur et d’affection possible. Il ressentait sa détresse et ne pouvait pas faire grand-chose d’autre qu’être là, présent, à son écoute.
Puis, un long moment plus tard, il brisa le silence.

-(Azazel)- Nous sommes deux âmes égarées qui avons trop longtemps été seules. Tu n’es plus seule, belle âme.

L’ange déchu laissa à nouveau un long moment de silence. Puis repris.

-(Azazel)- Tu n’as aucune raison de t’en vouloir. Nous vivons nos propres expériences selon notre propre façon de percevoir le monde.
Le tout est de savoir si l’on à la force d’y faire face seul. Et pendant combien de temps. Et surtout avec quelle conséquences sur notre âme et notre cœur.

L’ancien général des légions séraphines ne se reconnaissait plus. Vingt quatre heures plus tôt, il n’aurait pas imaginé une seconde être capable de dire ce genre de chose. Avait il trouvé la rédemption ? Il ne le croyait pas. Du moins pas officiellement. Mais devant cette femme fée, il pensait bien l'avoir atteint, oui.
Enfin, qu’importait, Il n’avait que Maïa en tête. Elle avait besoin de lui et il n’allait pas l’abandonner.

"Merci, je crois que... je vais mieux..."

Elle s'en voulait un peu d'avoir montré ses faiblesses. Elle ravala le reste de tristesse qui lui restait et le cacha encore plus profond en elle dans son coeur. Elle s'écarta doucement. Elle sourit dans le noir de la caverne. Elle mit un peu de lumière. Suffisament pour que puisse se retrouver et bouger, mais pas assez pour remarquer les sillons sur ses joues.
Avait-elle trouvé quelqu'un pour la protéger ? Peut-être bien, mais ça elle ne l'acceptera pas tout de suite. Elle croyait sincèrement être plus forte que ça, n'avoir besoin de personne. Les autres avaient tellement plus besoin d'elle qu'elle des autres. Elle ne voulait pas voir qu'elle avait besoin de ce que lui offrait l'ange.
De plus elle avait peur. Peur de s'attacher trop fort avec lui, et qu'on lui enlève encore une personne qu'elle aime.
Elle laissa sa petite main dans celle, imposante, de l'ange. Elle reprit un ton plus joyeux.

"Dis tu n'as pas faim ? Je pourrais nous trouver des fruits ^^"

Et revenait notre petite Maïa, joyeuse et optimiste comme à son habitude, retrouvant son sourire qui lui allait si bien.

-(Maïa)- Dis tu n'as pas faim ? Je pourrais nous trouver des fruits.

Azazel s’attendait si peut à cette question qu’il en fut tout interloqué. Il fallait dire qu’il n’avait rien avalé depuis tant de siècle.

-(azazel)- Et bien, non, je … enfin, pas dans le sens ne pas avoir faim.

Il sentait qu’une petite explication s’imposait. Il se ressaisit et s’expliqua.

-(Azazel)- Je suis un ange. Enfin, déchu … Hem ! Bref !
Les anges n’ont aucun des besoins terrestres.
Je n’ai jamais connu la faim et pourtant je n’ai plus rien avalé depuis exactement 871 siècles. En revanche je ressens le goût des choses. A l’époque j’aimais bien certains goûts. Le sucré du miel par exemple. Les poires ont toujours été mes fruits favoris.
Mais depuis cette triste guerre ou je fut déchu, je n’ai plus eut envie de manger quoi que ce soit.

L’ange déchu avait parlé d’une voix égale. En faisant bien attention à ne pas faire ressortir sa tristesse. Il était content que Maïa ait retrouvé sa joie de vivre. Il se refusait à prendre le moindre risque de la "contaminer" à nouveau.
Il reprit, mettant une pointe de malice dans son ton de voix.

-(Azazel)- Aujourd’hui. Il se pourrait bien que je retrouve une petite envie.

Azazel saisit la deuxième main de sa si chère amie.

-(Azazel)- Prête pour une nouvelle téléportation ?

La jeune femme lui répondit par l’affirmative et il les transporta dans un verger sauvage qu’il connaissait non loin du lac.

Il les téléporta dans un verger qu'il disait connaître. Elle le connaissait très bien elle aussi, c'était là qu'elle allait ramasser tous les fruits dont elle se servait pour se nourrir. Elle s'éclipsa un instant et revint avec deux pommes et deux poires. Elle ne les avait bien sûr pas cueillis, juste trouvé au pieds des arbres.

"C'est toujours plaisir de manger un fruit, même sans avoir faim."

Elle tendit une poire à son ami et croqua dans une pomme.

"Mon fruit favori est la pomme, c'est facile à voir j'en mange tout le temps ^^."

Elle s'assit à même le sol, sans réfléchir vraiment. Elle s'adossa à un arbre et se mit à penser à la première fois qu'elle avait fait gouter une pomme à son amie nymphe. Elle sourit, un sourire mélancolique. Elle gardait toujours ses souvenirs au fond de son être, mais peut-être qu'avoir parlé à l'ange l'avait libérée d'un poid suffisant pour qu'elle puisse raconter ce genre de choses sans verser une larme ? Elle ne savait pas et ne voulait même pas se risquer à essayer. Elle repoussa ces pensées. Elle avait toujours un regard dans le vague.

"Tu devrais gouter du lait chaud, comme je te l'ai déjà dit, on se sent toujours mieux après..."

Azazel accepta les poires que lui tendait Maïa. Il resta ainsi un long moment à observer le fruit qu’il tenait dans la main. Il n’avait rien avalé depuis tellement longtemps qu’il n’était plus très sur de se rappeler du goût. Finalement il finit par croquer à pleines dents dans la chair tendre et juteuse de la poire.

-(Maïa)- Tu devrais goûter du lait chaud, comme je te l'ai déjà dit, on se sent toujours mieux après...

Il n’avait aucun souvenir et donc aucune idée de la sensation que pouvais procurer le lait chaud. Mais il doutait fort qu’un simple aliment terrestre puisse lui enlever ses maux de manière aussi miraculeuse.
Pour l’instant il se concentrait sur la saveur qu’il était en train de retrouver. Le fruit était sucré et sirupeux. Une sensation de douceur envahit son palais. L’ancien général angélique était enchanté de redécouvrir le sens qu’il avait depuis si longtemps oublié.

-(Azazel)- C’est bon. J’avais oublié comme la sensation était douce et agréable.

Il avait décidément des tas de chose à redécouvrir. Il sentait qu’avec Maïa il pourrait bien prendre plaisir à cette redécouverte du monde. Même s’il trouvait la chose plutôt surprenante parce que tellement impensable, il y avait dans cette idée la source d’un espoir nouveau pour Azazel.

Il finit par s’asseoir au coté de la jeune femme. Et termina son fruit et ce dit qu’il gouterait bien une pomme.

-(Azazel)- Crois tu que je pourrais échanger une de mes poires avec une de tes pommes ? J’aimerais bien y goûter aussi ?

La question était tellement bizarre, qu'elle explosa de rire.

"Bien sûr ! Tu peux même manger les trois fruits si tu veux ! Quelle question étrange ! J'ai ramassé ces fruits pour nous deux, pas uniquement pour moi !"

Elle continua de rire, elle trouvait cela réellement drôle qu'on puisse lui poser une telle question. Elle cessa de rire et regarda l'ange. Il avait l'air si émerveillé de retrouver le gout de certaine chose si simple. Comme elle le disait souvent, les plus belles choses sont souvent les plus simples.

"Tu veux que je te trouve d'autres fruits ? D'autres goûts ?"

Elle le regardait avec beaucoup d'affection. Elle s'attachait et avec venait la peur de perdre cet être qu'elle commençait tout juste à aimer à sa juste valeur.

Maïa venait d’éclatter d’un rire si joyeux et communicatif qu’Azazel eut un véritable sourire de bonheur. La joie de la jeune femme était pour lui une bouffé d’oxygène.

-(Maïa)- Bien sûr ! Tu peux même manger les trois fruits si tu veux ! Quelle question étrange ! J'ai ramassé ces fruits pour nous deux, pas uniquement pour moi !

Son rire continua encore un moment. L’ange déchu accepta donc et pris une pomme pour mordre avec un plaisir non dissimulé. La saveur était différente cette fois. C’était une douceur acidulée qui roulait dans chacune de ses bouchées.

-(Maïa)- Tu veux que je te trouve d'autres fruits ? D'autres goûts ?

Azazel lui sourit tout spontanément, avec une pointe de candeur enfantine. Oui, il aimerait beaucoup qu’elle lui fasse redécouvrir ces plaisirs simple qu’ il avait perdu. Ces plaisirs simples qu’il souhaite si soudainement retrouver.

-(Azazel)- Oui, j’aimerais beaucoup. Merci Maïa.

En cet instant on aurait dit un enfant qui découvrait le monde. Un enfant qui attendait qu’on lui apprenne la vie simple et heureuse. Azazel ne se posait plus de question, ne souhaitant plus que profiter du moindre des petites secondes qu’il passait en compagnie de la femme qui était devenu en si peut de temps si importante à ses yeux. Non qu'il soit soudainement devenu inconscient. Non, il était terriblement conscient de l'éphémère des choses et contait bien ne pas laisser s'envoler les moments qu'il passait avec Maïa.

"Alors allons-y, je vais te montrer mes petits endroits secrets."

Elle le prit par la main, l'obligeant à se lever et à la suivre. Elle lui montra différents arbres et différents buissons. Les fruits qu'elle donnait à son ami étaient tous tombés de leurs branches. Elle lui fit redécouvrir la saveur sucrées des fruits d'été. Fraises, cerises, abricots, pêches, et autres mûres.

"J'adore les mûres ! Je crois bien que si elles poussaient toute l'année ça serait elles mes fruits préférés !"

Elle l'emmena dans un tas de recoin, tous dévoilant des secrets appétissants. Ils s'arrêtèrent au milieu d'un bosquet de pommiers.

"J'aime à passer mon temps ici, il y a toujours un oiseau pour venir me dire bonjour !"

Elle s'assit dans l'herbe douce et regarda le ciel au travers des feuillages. le soleil était encore relativement bas, mais le bleu était intense, pas un nuage ne venait troubler cette immensité bleutée.

Azazel avait suivit Maïa dans sa folle course aux saveurs, se laissant entraîner dans des recoins de nature sauvage. Il retrouva des goûts qu’il avait oubliés et d’autre que pour une raison ou une autre il n’avait jamais connu. Des sucrée soyeux glissant sur la langue, des douceurs acidulées tantôt empreintes de caractère fort tantôt effacées devant l’onctuosité sirupeuse d’un juteux collant aux doigts.
Puis la jeune femme-fée s’assit dans l’herbe au pied d’un bosquet de pommiers sauvage. Azazel s’assit à ses côtés.

-(Maïa)- J'aime à passer mon temps ici, il y a toujours un oiseau pour venir me dire bonjour !

Azazel regarda autour de lui. Partout la nature épanouit montrait sa gaîté. Des oiseaux voletaient de-ci de-là vaquant à leurs occupations. Des fleurs exudaient de leurs corolles colorées leurs parfums subtils, tandis que des insectes ramassaient leur précieux nectar floral.
Il s’allongea observant un instant le ciel bleu sans nuage. Puis, sentant sa mélancolie le reprendre au souvenir de ses ailes perdu, il pris la main de Maïa dans un geste doux et ferma les yeux. Le contact de la fée le rasséréna et il ouvrit à nouveau pour s’apercevoir qu’un oiseau s’était poser sur leurs mains jointes. Voilà qui était bien singulier.
Il ne fit pas un geste rivant ses yeux dans ceux de Maïa pour y lire la meilleur façon d’agir.

Elle s'était demandé quoi quand il lui avait prit la main, mais n'osa pas le déranger en voyant qu'il avait les yeux fermés. Après tout ce contact ne la dérangeait absoluement pas. Pis elle sentit une autre forme de contact, elle vit qu'un petit oiseau s'était posé là. Azazel la regardait dans les yeux, avec une interrogation face à la témérité de l'oiseau. Maïa fit un grand sourire. Elle commenca d'une voix douce.

"Bonjour petit être."

De sa main libre elle présenta un perchoir à l'oiseau qui s'y déplaça.

"Aussi simple que ça."

Elle fit un clin d'oeil à l'ange et posa l'oieau sur son genoux, lui caressant le ventre. Celui-ci piailla avant de s'envoler à nouveau dans le ciel. Elle resta un instant sans bouger, regardant l'immensité du ciel, puis elle entonna une chanson que les nymphes lui avaient apprise il y a bien longtemps. Cette chanson, écrite dans la langue ancienne des nymphes, parlait d'une personne à qui la vie souriait, une personne qui faisait les bonnes rencontres aux bons moments. Cette personne que la vie a pourtant abandonné, cette personne morte de désespoir.

Alors que l’oiseau venait de prendre son envole vers d’autres cieux, Maïa entonna un chant dans l’ancien langage des nymphes. Azazel avait reconnu les mots anciens mais ne les comprenait pas. Malgré tout il fut transporté par leur phonétique chantante alliée à la voix harmonieuse de la demi fée. Soudainement pris d’inspiration il fit apparaître Uzril sous sa forme de flûte et accompagna le chant. Les paroles étaient mélancoliques et le flûtiste suivait la chanteuse d’un air triste et langoureux. La nature elle même avait semblée s’être arrêtée pour écouter la chanson. Puis lorsque l’air pris fin, toute la vie reprit son droit.

-(Azazel)- C’était magnifique. Je ne savais pas que tu avais toi aussi de tels dons de chant.

Azazel sourit à la vue d’une kyrielle d’oiseaux formant l’espace de quelques instants comme une corolle autour d’eux.

-(Azazel)- Au fait je voudrais te présenter Uzril.

Il lui montra la magnifique flûte traversière noir ébène décorée de fine gravures dorées et ouvragées.

-(Azazel)- elle et moi avons traversés les siècles ensembles depuis notre création. Je crois même que nous avons été créés l’un pour l’autre.

-(Uzril)- *Dit lui que tout le bien que je pense d’elle, Zaz.*

Uzril aimait également profondément cette petite femme-fée qui avait ramenée son ange à sa rédemption. Elle ne pourrait jamais lui rendre la pareil tant elle était limitée mais elle la remercierait un milliard de fois si elle le pouvais.
Azazel sourit mystérieusement et repris la parole

-(Azazel)- Je suis le seul avec qui elle peut communiquer. Mais elle me fait te dire de sa part que tu es déjà dans son cœur.

Il sourit de plus belle et lui fit un clin d’œil amusé.

-(Azazel)- Il parait que tu lui aurais rendu son ange d’autrefois.

"Quoi ? Mais je n'ai rien fait de tel ! Je n'ai rien fait pour être dans son coeur, même si j'en suis heureuse ^^, je pratique la télépathie, cela ne fonctionnerai pas pour qu'on puisse parler tous ensemble ? Ca serait plus convivial. Je ne te savais pas accompagné, je m'excuse auprès d'elle, je l'ai laissée à l'écart."

Elle débitait encore une fois plus de mots en une minute que n'importe qui sur cette terre. Elle s'arrêta et reprit sa respiration. Elle réalisa qu'elle parlait trop, tout le temps, pour ne rien dire.

"Hum, désolée, merci Uzril."

Elle attrapa une pomme et croqua dedans, comme pour changer de sujet silencieusement.

Avec un large sourire Azazel laissa Maïa terminer sa tirade et lui répondit de sa sampiternelle voix douce.

-(Azazel)- Et bien, tu sais. Uzril n’est pas vraiment une personne. Elle a été créée entité consciente en même temps que moi, pour moi et pour être une partie de moi. Quand au fait que tu puisse converser avec elle. Et bien, c’est un peut compliqué. Il va falloir que tu lises mes pensées en permanence pour capter les siennes au moment ou elle parle. Mais la chose peut être faisable.

L’ange déchu continua à sourire mais cette fois avec une pointe de malice amusée.

-(Azazel)- A condition que mon esprit ne devienne pas un réseau téléphonique entre vous deux.
On fait un essai si tu veux.

Azazel ouvrit son esprit à Maïa de sorte qu’elle puisse y projeter ses propres pensées.

-(Uzril)- *Maïa ? Vous m’entendez ?*

Elle ferma les yeux et se concentra afin d'écarter les pensées d'Azazel et de ne garder que celles d'Urzil.

*Maïa ? Vous m’entendez ?*

Elle fut surprise et elle failli perdre le fil de la communication.

*Oui je vous entends...*

Elle sourit. C'était bizarre de communiquer comme ça avec quelqu'un qu'elle ne voyait pas vraiment. Elle rouvrit les yeux pour planter son regard dans celui de son ami.

(hrp/désolée, pas d'inspi, je peux pas faire plus long, désolée aussi j'ai pris du temps à faire cette petite chose -_-'../)

Maïa ferma les yeux. Sans doute pour mieux se concentrer sur la pensée d’Uzril.

-(Uzril)- *Maïa ? Vous m’entendez ?*

-(Maïa)- *Oui je vous entends...*

-(Uzril)- *Hooo ! Comme je suis heureuse de vous entendre. Vous savez, vous êtes la première personne autre qu’Azazel avec qui je peux parler. Je ne pensais même pas que ce pouvait être possible. Je peux entendre et voir le monde à travers des yeux et des oreilles d’Azazel, mais je ne peux hélas pas communiquer avec ce monde. Non pas que cela me manque. Je n’ai pas été crée avec d’autres besoins qu’être utilisée pour la musique et le combat. Mais je doit bien avouer que pouvoir parler à quelqu’un est un plaisir rare quand ce quelqu’un est Azazel. Non pas que je lui en veille de quoi que ce soit. Lui et moi sommes liées et je ne pourrais jamais penser le moindre mal de lui. Il est parfais à mes yeux. Mais, il faut bien avouer qu’il parle peut.

Le flot de parole ininterrompu s’était déversé dans l’esprit de Maïa comme un mini raz de marée. Il semblait bien qu’Uzril n’est pas eut droit à une conversation depuis longtemps. Ou alors était ce là un trait caché de sa personnalité. Le bavardage.

Maïa avait rouvert les yeux et les planta droit dans ceux de son ami. Azazel sourit. Uzril parla encore un moment toute seule ne s’apercevant pas que Maïa était sortie de l’esprit de l’ange déchu.
Azazel sourit. Il n’avait pas entendu Uzril jacasser ainsi depuis fort longtemps. A bien y réfléchir, il semblait bien qu’il ne l’avait jamais entendu débiter un tel flot de parole.
Le soleil était haut dans le ciel. Il indiquait que bientôt sonnerais l’heure de midi. Voilà sans doute pourquoi Maïa avait ressenti la faim peut de temps au par avant.

-(Azazel)- Et bien voilà ! Tu as fait connaissance avec Uzril.

Il fit une pause, lui montra la magnifique flûte traversière et repri.

-(Azazel)- voici son coté … artistique. J’espère que tu n’aura jamais à connaître son coté guerrier.

La voix avait été douce et rassurante et le sourire toujours présent.

Elle avait ri du flot de paroles incroyable lancé dans son esprit. Elle était pareil, toujours à parler énormément ! Elle s'entendrait bien avec Uzril. Elle avait rompu la conversation, consciente qu'Azazel s'ennuirait et qu'un mal de tête leur viendrait à tout les deux.

"Elle a l'air si gentille ^^..."

"Voici son coté… artistique. J’espère que tu n’auras jamais à connaître son coté guerrier."

"Je l'espère aussi, mais je n'ai pas l'impression qu'elle soit si impitoyable que ça..."

Elle regarda plus attentivement la flûte qu'il lui montrait.

"Elle est très jolie."

Elle sourit et recommença à regarder le ciel.

-(Maïa)- Je l'espère aussi, mais je n'ai pas l'impression qu'elle soit si impitoyable que ça...

Azazel souri de nouveau. S’il était amusé de la remarque de Maïa, ce n’était pas par moquerie. Lui connaissait l’autre facette d’Uzril. Si elle pouvait être adorable, amicalement bavarde et même faire preuve de la plus grande affection. Elle pouvait aussi se montrer tout aussi impitoyable et sans pitié.
Cela était surtout vrai face à un démon. Uzril haïssait par-dessus tous les démons. S’il n’avait été qu’elle, elle aurait lancée une grande croisade sainte pour exterminer la race infernale.
Mais après tout, n’avait elle pas été crée spécialement pour la guerre contre les démons.

Azazel devins songeur.
Uzril ET lui avait été crée par Dieu en personne pour la guerre contre les démons. Il était un guerrier dans l’âme. Et malgré toute sa bonne volonté, il le resterait toujours. Dieu les avait fait ainsi. Mais, pour ce qu’il en savait Dieu, aurait pu être le diable ou tout autre entité. Dieu l’avait crée combattant. Et, comble de l’ironie, il l’avait doté de la capacité à aimer son prochain. Comment pouvait il aimer la vie et dans le même temps prendre tant de plaisir au combat … et donc à tuer.

Là avait toujours été son problème. Comment pouvait il exister une contradiction aussi violente en lui ? Une contradiction qui avait amené sa chute. Une contradiction qu’il venait juste de retrouver en retrouvant sa capacité à aimer. Et avec elle, une ancienne souffrance qui refaisait surface.

Maïa regardait le ciel. Elle ne semblait pas avoir remarqué l'ombre qui voilait de nouveau les yeux de l’ange déchu...
Un regard vers la jeune femme qui semblait paisible suffi à le rasséréner.
Bien décidé à ne pas décevoir ni peiner la demi-fée, il repoussa ses noires idées et dit à brûle pourpoint.

-(Azazel)- Et bien, petite princesse féerique, que faisons nous ?