Les vergers sauvages

(HRP) ... début de scène dans ce lieu .. [provenance .. Ist .. Le volcan .. Pied du volcan .. Le petit village]
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Ils marchèrent plusieurs heures sous la pluie d’été. Tantôt se courant l’un après l’autre, tantôt se roulant dans l’herbe mouillée, riant et s’amusant avec l’insouciance d’enfants.
Enfin, ils arrivèrent aux abords des rives de "leur" lac. Ce lac ou il avaient passés presque vingt quatre heures ensembles. Dès que Maïa vit les premiers arbres fruitiers, elle se jeta sur les fruits qui étaient tombés à terre avec la ferveur de l’affamé. Elle apporta une cargaison de fruits divers à son ange pour leur repas. Tous ces fruits qui lui avaient fait découvrir tant de saveurs.
Tant de souvenirs merveilleux.

Il prit une poire et mordit à pleines dents tout en secouant la tête pour asperger son aimée d’encore plus de pluie. Puis partie d’un grand rire alors qu’elle se jetait sur lui pour lui rendre la monnaie de sa pièce en chatouilles et autres supplices affectueux.

Celà faisait longtemps qu'elle n'avait pas rit jusqu'à en avoir mal au ventre. Ils rentreraient surement trempés jusqu'aux os, mais ce n'était pas grave. Ils dégustèrent leur fruit en silence, chacun perdu dans leurs pensées respectives.

Au milieu du verger il y avait un colline. Elle y grimpa et s'assit sous la pluie qui commençait à s'intensifier quelque peu. Ses cheveux étaient mouillés. On lui avait bien dit qu'il partirait un jour, ce sort jeté à ses cheveux pour qu'ils restent secs quoiqu'il arrive. Tant pis. Elle aimait ça.
Sa robe devenait légèrement transparente. On devinait plus qu'on ne voyait. mais à vrai dire elle s'en fichait. Elle croqua dans une pomme bien juteuse. Elle ferma les yeux et releva la tête, les gouttes s'écrasaient sur elle et coulaient le long de son visage. Elle allait rattraper la fièvre si elle continuait comme ça. Tant pis. Elle savait qu'on la soignerait.
Elle profita de cette sensation d'être si proche de la nature. Les pieds, nus, dans l'herbe humide. Elle se sentait tellement bien. Elle avait oublié un instant ses tourments. Elle aurait à y revenir plus tard. Tant pis. Là n'était ni la question, ni le moment.

Soudain elle se mit à rire. D'un rire clair. Sans aucune raison apparente. Juste celle d'être heureuse de vivre.

Le temps avait beau être couvert et pluvieux, la température était douce et agréable. La pluie exacerbait la nature en une palette de couleurs et d’odeurs plus vives et plus intenses qu’à l’accoutumée. Le vert des arbres était profond et l’on sentait que la vie s’épanouissait sous l’averse. La nature humide dégageait une multitude d’odeurs qui ne manquait pas d’enivrer les sens des deux promeneurs.
Après un frugale déjeuné pensif, Maïa avisa la petite colline au centre du verger. Elle se rendit à son sommet et s’y assit.
Ce faisant, Azazel se leva et, trempé de la tête au pied resta là, immobile et silencieux, à la contempler.
Elle était si belle et si radieuse ainsi, alors qu’elle avait retrouvée sa joie de vivre. Son sourire spontané communicatif, ses grands yeux verts si envoûtant pour l’ange. Et ses cheveux … mouillés ?

-(Azazel)- * Et bien, on dirait que ses cheveux soit mouillés. Je suis pourtant certain qu’ils restaient jusqu’à présent toujours secs, même sous la pluie. Mm, il faudra que je lui pause la question du pourquoi ?

Tout à coup, la jeune femme éclata d’un rire si spontané et si plein de joie qu’il ne su résister à son appel. Il la rejoignit pour participer à ses rires tant elle était communicative dans ces moment là. Pris d’une impulsion subite, il la pris par les mains, la fit se lever et l’entraîna dans une gigue effrénée. Au bout d’une trentaine de minutes de rires et de tournoiement, ils s’affalèrent essoufflés à même le sol, dans l’herbe mouillée.
Il était temps de calmer l’averse qui devenait vraiment trop drue. Invoquant les énergies éoliennes, Azazel fit souffler les alizés hauts dans le ciel afin de chasser les nuages. Au bout de quelques minutes, non seulement la pluie cessa, mais en plus, un soleil rayonnant illumina la colline et leur apporta une douce chaleur. Pour terminer le tout, il ordonna à une douce brise issu d’un courent chaud de souffler afin de commencer à les sécher.

Maïa était allongé contre Azazel, lui-même adossé contre un arbre. Tout deux rêvassaient avec insouciance en s’échangeant quelques phrases.

-(Azael)- Dis moi, j’avais cru remarquer que tes cheveux ne se mouillaient jamais. Et là …

Il porta sa main dans les cheveux encore humide de la jeune femme fée et les lui caressa doucement. Lui laissant le temps de répondre. Réponse qui amena une seconde question.

-(Azazel)- Mais n’as-tu pas des dons ou des pouvoirs féeriques ?

Encore essouflée par la danse d'Azazel, elle reprenait son souffle.

"Dis moi, j’avais cru remarquer que tes cheveux ne se mouillaient jamais. Et là…"

Prise de mélancolie elle se perdit dans ses pensées. C'était les nymphes qui lui avaient trouvé ce sort, pour qu'elle ne soit pas gênée quand elle allait sur terre.

"Je... Oui c'est normal, c'est un sort qui n'est pas éternel."

Elle eut un petit sourire que l'ange ne remarqua pas.

"Mais n’as-tu pas des dons ou des pouvoirs féeriques ?"

"Si, même elfique..."

Elle eut un petit rire ironique.

"Je suis une demi... Tout en moi n'est pas vraiment terminé. Je suis une demi-elfe, une demi- fée, mais pouvoirs sont pas complet par exemple pour les soins, je ne peux pas me soigner des maladies, juste des blessures internes ou externes, pour la protection magique, elle ne sert pas à une très grande puissance, pour le vol, je n'ai même pas d'ailes... Je ne parle même pas des autres... Bref, je suis une demi."

Elle se leva, quittant les bras de l'ange. Elle s'envola pour atteindre une branche haute dans une arbre et elle se mit à pleurer. Tout ça l'avait atteint en plein coeur. Elle pensait maintenant à son passé, sa nourrice, son amie de toujours, sa mère et son père. Tous morts, par sa faute disait-on.

"Ne t'excuse pas, surtout pas, ce n'est pas ta faute... Je dis et fais n'importe quoi, et ce depuis toujours, je ne veux pas que tu me vois pleurer, laisse-moi je suis si faible et si stupide..."

Elle était en colère. Contre elle et contre la vie. Elle s'en voulait atrocement. Elle avait l'air de quoi ? Elle pleurait comme une gamine, il y avait des gens tellement plus malheureux qu'elle qui ne pleuraient pas.
Elle ne remarqua pas le soudain changement de l'ange. Egoïstement, elle ne voyait que ses larmes et sa faiblesse. Elle ne pensait pas avoir fait souffrir Azazel.

"Excuse-moi, je t'ai mal parlé."

Elle descendit de son arbre, les yeux encore rougis. Elle sourit tristement.

"Un jour je te raconterai ma vie peut-être."

Elle lui prit la main et l'entraina à sa suite. Ce moment de tristesse lui passerait dans quelques minutes. Elle parlait doucement.

"On retourne au camp ? Je dois aller voir les marins, l'avancée des travaux et reprendre mon travail. Je dois faire à manger pour eux."

Ils rentrèrent, silencieux, Maïa s'affaira à ses tâches, les marins déjeunèrent. Oberon ne rentrait toujours pas, et la fée commençait à s'inquiéter. Elle décida donc d'aller aux sources, voir s'il ne s'était pas endormi là-bas.

[sources thermales]